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Le temps est ennemi des médecins

Rédigé par , le 14 March 2014 à 17h54

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Au-delà du regard « froid » que peut avoir la loi concernant le prélèvement d’organe, les médecins sont les seuls décisionnaires dans le choix de l’organe à prélever. Néanmoins, ils ne peuvent pas prendre seul la décision d’effectuer le prélèvement.   

Les op?rations doivent s'effectuer rapidement si l'on veut pouvoir utiliser les organes.

Pour des raisons médicales, la majorité des donneurs prélevés en France sont des personnes en état de mort encéphalique (cérébrale) due à un traumatisme crânien ou à un arrêt de l’alimentation du cerveau en sang. La mort encéphalique représente moins de 1% des décès enregistrés dans les hôpitaux, mais elle constitue la principale source d’organe en France, 92,5% des greffes étant réalisées à partir de donneurs mort cérébraux.

Les médecins doivent concilier familles des victimes et conservation des organes

Quand le décès survient et qu’un prélèvement d’organe peut être effectué, des examens visant à démontrer la destruction irréversible de l’encéphale sont effectués. Les médecins procèdent donc à deux encéphalogrammes (des capteurs pour vérifier les ondes électriques émises par le cerveau) réalisés à quatre heures d’intervalle, à moins qu’ils n’optent pour une angiographie cérébrale (une radio du cerveau). Ce sont les deux seuls examens qui peuvent prouver l’arrêt définitif du cerveau. Les médecins analysent ensuite au cas par cas les organes pour voir lesquels peuvent être prélevés (en moyenne, un peu plus de trois organes par donneur peuvent être prélevés  pour être greffés).

Ces différentes opérations sont effectuées dans un laps de temps très court pour s’assurer au mieux du bon état des organes au moment de la transplantation, ce qui explique « l’empressement » des médecins au moment du contact avec les familles pour leur demander si oui ou non ils peuvent lancer une procédure de prélèvement. Tout ce qui touche à la mort est difficile et la pratique peut sembler barbare à beaucoup. Alors que le temps presse, les médecins sont obligés de s'assurer avant tout de la bonne conservation des organes : les associations forment ainsi les médecins pour approcher d'un point de vue psychologique les familles sans les heurter. 

Le prélèvement se fait dans le respect du défunt

La mort implique que les fonctions de l’encéphale soient à l’arrêt total et ce, de manière irréversible. A ce stade, les médecins arrivent à maintenir artificiellement les organes en état de fonctionner par des techniques de réanimation, le temps de procéder au prélèvement. L’opération est effectuée au bloc opératoire avec le même soin qui serait porté à un patient vivant. Les incisions sont ensuite refermées suivant les mêmes procédures qu’une opération chirurgicale classique. Le corps est rendu lavé et habillé à la famille qui peut alors réaliser les obsèques. 

Dans le cadre du don du vivant (qui concerne principalement le rein), la possibilité de donner n’est valable que pour les membres proches : les parents, la fratrie, les enfants, les grands parents, les oncles et tantes, les cousins germains, le conjoint ou encore toute personne pouvant justifier de deux ans de vie commune avec le receveur. La rigueur imposée au don du vivant a pour but d’éviter le marchandage d’organe, pratique qui malheureusement peut avoir des conséquences terribles.

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L'auteur
Anthony Laforce

Anthony Laforce

Rédacteur en chef

Bio

Anthony Laforce est le créateur du journal d'actualités santé d'Allo-Médecins et son rédacteur en chef actuel. Voir plus

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