Éducateur spécialisé, une mission au-delà du scolaire

Allo-Médecins est allé à la rencontre des éducateurs spécialisés de l'AFG Autisme. Dans une branche de l'association appelée le SESSAD, les professionnels de l'éducation des enfants handicapés les suivent jours après jours et soulagent les parents. À l'école comme à la maison, découvrez la mission des éducateurs spécialisés.

L’Association Française de Gestion de services et établissements pour personnes autistes – l’AFG Autisme – est un regroupement de professionnels installé aux niveaux régional et départemental dont la mission première et de soulager les associations qui accompagnent les personnes touchées par l’autisme et leurs familles. Il reprend à sa charge l’aspect administratif des centres afin que les associations se concentrent sur leur combat.

C’est aujourd’hui pas moins de 17 établissements spécifiques pour personnes autistes. Parmi ces centres, le Service d’Éducation Spéciale et de Soins à Domicile (SESSAD) de l’association Paris Autisme Intégration (PAI) accueille une trentaine d’enfants autistes.

Un service d'accompagnement pluridisciplinaire

Le SESSAD est au départ un service de soins pluridisciplinaire, on y retrouve des éducateurs, des psychomotriciens, des orthophonistes, des psychiatres et une assistante sociale. L’enfant dispose ainsi d’un encadrement de professionnels qui sont à sa disposition pour l’aider dans sa scolarité et répondre aux besoins éducatifs. « Le travail des éducateurs se situe au niveau du domicile des familles, dans les écoles et, ce qui n’est pas forcément valable partout, au niveau du SESSAD lui-même. » Nous explique Julia Karsenti, une des éducatrices spécialisées et directrice du centre.

Les éducateurs sont en charge d’établir un lien entre tous ces lieux et ces personnes pour pouvoir mettre en place un projet éducatif pour l’enfant. Le SESSAD n’est pas un Institut-Médico-Éducatif (IME), mais cela ne signifie pas non plus que l’enfant dispose de l’autonomie demandée à l’école. L’objectif est donc d’adapter tout ce qui est proposé à l’enfant pour que celui-ci comprenne. Le second objectif poursuivi par les membres du SESSAD est de faire gagner en autonomie les enfants autistes. « Dans la tête on a l’idée qu’ils vont grandir et que ce sont des enfants qui n’iront peut être pas au collège ou au lycée. Il faut arriver à trouver un milieu professionnel qui peut les accueillir et dans lequel ils puissent s’épanouir » précise l’éducatrice.

Pour ce faire, le personnel du SESSAD, que ce soit au domicile ou dans les locaux de l’association, apprend aux jeunes autistes à devenir autonomes. Cela répond par ailleurs aux exigences des IM-Professionnels, à savoir pouvoir prendre les transports en commun seul ou bien téléphoner. Des activités autour des courses et des repas sont aussi proposées, « En pesant des légumes par exemple, ils se rendent compte qu’ils ont appris le poids et son système de mesure » explique Julia Karsenti.

Développer l'esprit des enfants, rassurer les parents

Durant les vacances scolaires, l’emploi du temps change. Les activités sont alors tournées vers le groupe et le plaisir. C’est l’occasion pour ces jeunes de sortir, d’aller au restaurant, au cinéma ou au théâtre. Il y a souvent plein de choses qu’ils découvrent, le fait d’être en groupe confèrant plus de sécurité. « Nous sommes plusieurs pour les encadrer, on se lance plus facilement dans l’aventure » nous confie la directrice du centre.

L’avantage principal du travail à domicile est de pouvoir montrer aux parents le travail qui est fait, mais aussi de quoi leur enfant est capable - aller faire le courses par exemple - ce qui a tendance à rassurer les parents. Mais cela ne signifie pas que tout se passe bien tout le temps. Le SESSAD n’est pas une prise en charge intensive. Cela ressemble plus à une consultation, un enfant pouvant venir pour une demi-heure dans la semaine pour une prise en charge orthophonique. Pour des enfants atteints d’un autisme assez fort, il faut alors une prise en charge beaucoup plus importante.

Or il peut y avoir de la part des familles certaines oppositions, notamment quand l’enfant est scolarisé dans le circuit ordinaire. En effet, il peut être très dur pour une famille d’accepter que leur enfant n’aura pas une scolarité comme celle de ses frères et sœurs. L’école est importante, mais peut être secondaire face aux besoins de l’enfant.