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La consommation de cannabis favorise-t-elle l'apparition du cancer du testicule ?

La consommation de cannabis favorise-t-elle l'apparition du cancer du testicule ?

Il est reconnu qu'une exposition fréquente à la marijuana peut avoir de multiples conséquences sur le système reproductif masculin, affectant potentiellement la qualité du sperme, réduisant le taux de testostérone ou menant encore à l'impuissance. Le cannabis serait maintenant également un facteur de risque de développement du cancer du testicule. Des scientifiques américains ont en effet établi récemment un lien entre une consommation régulière de cannabis et l'apparition de ce cancer. 

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Un type de cancer visé

Les tumeurs dites germinales testiculaires (dérivant des cellules germinales à l'origine de la production de spermatozoïdes) sont les formes les plus courantes du cancer du testicule. Elles comprennent deux catégories : les tumeurs séminomateuses (localisées dans les testicules dans 80 % des cas) et les tumeurs non-séminomateuses (ou tumeurs embryonnaires localisées dans les testicules dans 30 % des cas). Les premières affectent surtout les hommes âgés entre 35 et 45 ans et sont généralement traitées par radiothérapie. Les deuxièmes concernent les hommes plus jeunes, entre 20 et 35 ans et nécessitent une chimiothérapie.

Les fumeurs de marijuana auraient deux fois plus de risques d'être touchés par le développement de tumeurs germinales non-séminomateuses. Soit la forme la plus maligne, évoluant plus rapidement que le cancer séminomateux. C'est ce qu'a révélé une étude menée par l'université de la Californie du Sud en 2012. Pour arriver à cette conclusion, les chercheurs se sont intéressés au cas de 163 jeunes hommes atteints d'un cancer touchant les gonades et consommateurs réguliers ou de longue date de cannabis. Ils ont ensuite comparé leurs analyses avec le comportement de 292 hommes en bonne santé et de même âge.

Un effet cancérigène direct ?

Les scientifiques en charge de l'étude estiment que la marijuana agirait sur le système endocannabinoïde, régulant une multitude de fonctions dans l'organisme et notamment la formation du sperme. Ce système serait particulièrement sensible à l'ingrédient actif de la marijuana, le tétrahydrocannabinol (THC). L'appareil reproductif masculin produit naturellement une substance dite cannabinoïde qui protégerait du cancer. L'usage de la marijuana entraverait en fait cet effet protecteur, anti-tumeur.

De plus, les testicules sont l'un des quelques organes à l'instar du cerveau, du coeur, de l'utérus ou encore de la rate, à être munis de récepteurs au THC.

Quatre questions sans réponse et un paradoxe

Les résultats ne sont pas encore définitifs mais ouvrent au contraire le champs des recherches. Comment l'usage du cannabis conduit-il au cancer ? Pourquoi favorise-t-il a priori uniquement l'apparition de tumeurs germinales non-séminomateuses ? Qu'en est-il pour les usagers de la marijuana à titre thérapeutique ? Ou encore, les résultats peuvent-ils varier selon la population testée ?

Autre découverte de l'étude : les hommes consommant ou ayant consommé de la cocaïne présenteraient a contrario moins de risques de développer l'une ou l'autre forme du cancer du testicule. Cette drogue dure tuerait les cellules germinales à l'origine de la production de sperme et du développement d'un cancer testiculaire. Mais cet effet préventif impacterait cependant la fertilité. D'autres tests sont nécessaires pour valider ces résultats.

homme fume cannabis

Bon à savoir

  • Séminomateuse ou non-séminomateuse, cela ne change rien à la détection d'une tumeur testiculaire. Si vous avez le moindre doute quant à une douleur, une masse, ou une simple gêne, n'hésitez pas à consulter votre médecin traitant. Il vous orientera si nécessaire vers un urologue.
  • L'ablation du testicule atteint – appelée orchidectomie – est systématique dans les deux cas.
  • Quoique plus agressives, les tumeurs non séminomateuses se soignent bien, avec un taux de guérison situé entre 85 et 98 % des cas. Il est de plus de 95 % pour les tumeurs séminomateuses. 
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