Quand le stress devient risque psychosocial

 Le stress, la fatigue, nous connaissons tous ces phénomènes au quotidien, mais à quel moment deviennent-ils trop importants ? Comment savoir que l’on est en burn-out et que le danger est réel ? C’est ce à quoi veut répondre cette partie consacrée aux risques psychosociaux au travail. 

Dans un monde du travail en pleine mutation les risques psychosociaux sont de plus en plus présents. En témoignent les nombreuses unes de journaux ces dernières années sur les employés qui se jettent du haut des buildings de leur entreprise. La Poste, France Télécom, Pôle emploi, ils sont cadres ou employés et cèdent à la pression exercée sur leurs épaules. Ces situations dramatiques ont au moins eu comme bienfait de pincer à nouveau l’esprit de la population et des politiques sur l’importance cruciale de l’action des médecins du travail.

L’individualisation du travail et les responsabilités pesantes, les tâches de plus en plus complexes et en constante augmentation, le rendement abusif demandé, les pressions dépassants le simple cadre professionnel et affectant la personne, tous ces facteurs peuvent être des causes de ces risques psychosociaux qui restent difficilement évaluables par les acteurs de l’entreprise sensés lutter contre. En effet, la dimension individuelle et subjective est très importante. Face à une même situation de travail chaque salarié aura une approche complètement différente. Raison de plus pour une vigilance renforcée de ces troubles qui paraissent bien souvent anodins.

Des risques psychosociaux qui s'aggravent

On parle de stress au travail quand il y a un écart entre ce qui est demandé dans le cadre professionnel, les moyens qui y sont attribués et ce que ressent réellement le salarié qui effectue la tâche demandée. C’est l’état de stress chronique (situation de stress qui s’étale dans la durée) qui mène à un arrêt maladie et à une prise en charge médicale.

Le burn-out ou épuisement professionnel atteint toutes les professions qui demandent une part d’engagement personnel très élevée. C’est l’aboutissement d’une accumulation trop grande de stress professionnel chronique. Il apparait quand l’écart entre les attentes du salarié, la représentation initiale qu’il a de son métier et la réalité du travail est trop important pour être ignoré. L’absence de reconnaissance professionnelle, la surcharge de travail, le sentiment d’iniquité, des demandes contradictoires, un manque de clarté dans les objectifs, un défaut de contrôle des actions à mener, l’absence de soutien, les facteurs de risque pour l’épuisement professionnel sont nombreux, c’est l’accumulation de plusieurs d’entre eux qui vont pousser le salarié à tomber en burn-out.

Cela se traduit par un épuisement émotionnel (irritabilité, perte de confiance en soi, évitement des contacts, sentiment d’impuissance, etc.), l’apparition de troubles cognitifs (indécision, dégradation de la qualité du travail fourni, troubles liés à la concentration, etc.) mais aussi physique (tensions musculaires, fatigue généralisée, problèmes au niveau du tube digestif ou encore de peau, etc.).

La violence, source de troubles intérieurs et difficilement visibles

Les violences, physiques ou morales, internes ou externes à l‘entreprise sont le troisième groupe de risques psychosociaux qu’on peut rencontrer sur le lieu de travail. Propos humiliants à caractère sexuel, ethnique ou culturel, brimades, critiques injustifiées ou encore actes violents, la répétition quotidienne de ces actes peut avoir un impact dramatique sur la santé psychologique du salarié. Les problèmes d’organisation, l’absence de contre-pouvoir et de soutien social amènent à des disfonctionnements qui dégradent les relations de travail et le climat social de l’entreprise. Le contact avec le public est également un dangereux vecteur de violence à l’encontre des salariés.

De nombreux livres traitent aujourd'hui du stress au travail et de bien-être quotidien pour éviter ce genre de situation, tel que le livre à succès : 3 kifs par jour et autres rituels recommandés par la science pour cultiver le bonheur, de Florence Servan-Schreiber, Editions Marabout.