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Perdre du poids : l'approche globale avec Alexandra Dalu

Rédigé par , le 19 April 2014 à 17h59

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Alexandra DaluFaire le pas, se rendre chez un médecin nutritionniste et lui accorder sa confiance est l'acte psychologique majeur pour toute personne désireuse de perdre du poids. Aller par delà ses fausses excuses, ses blocages et ne pas craindre de raconter sa vraie vie alimentaire est déterminant pour la future prise en charge.

Alexandra Dalu, médecin nutritionniste à Paris, nous explique comment, dès le premier rendez-vous, l'ensemble des éléments fournis par le patient vont définir son profil et aider le praticien à élaborer un programme personnalisé.

A-M: Alexandra, pouvez-vous nous expliquer en quoi consiste réellement la première approche de la personne qui veut maigrir ?

La première étape est la constitution du dossier de suivi individuel du patient dans lequel sont notés les éléments généraux. J'y mentionne par exemple les habitudes alimentaires actuelles et passées si elles sont différentes. Je note s'il existe des troubles du comportement alimentaire connus, des troubles du sommeil, des pathologies hormonalesj'évalue son profil sportif et les objectifs à atteindre progressivement. S'il s'agit d'un enfant ou d'un adolescent, l'approche sera différente d'avec un adulte. Dans tous les cas, je prescris un bilan sanguin et parfois urinaire qui, grâce à des marqueurs poussés, peuvent définir d'éventuelles pathologies.

AM : Une fois que le bilan est établi et que la personne présente ses résultats d'examens, que se passe-t-il ?

S'il y a une pathologie, je donne un traitement, je peux aussi prescrire de la phytothérapie. Dans tous les cas il y aura un rééquilibrage alimentaire qui peut être accompagné de séances de mésothérapie consistant en l'injection de produits drainants.

A-M : A ce propos, j'imagine qu'il y a des aliments interdits

Interdit n'est pas tout à fait le bon mot. Toutefois, je préconise de bannir la junk food comme les frites et chips (trans fat et glycation) ainsi que toutes les boissons sucrées comme les sodas. Je conseille au gros consommateur de réduire plutôt que de bannir car il ressentira une trop grosse frustration. Une réduction conséquente de ces produits réorientera le corps vers une meilleure hygiène.

A-M : Comment réagit le patient face à tous les régimes et astuces proposés ça et là ?

Lorsqu'une information culinaire ou nutritionnelle récoltée dans les magasines ou sur la toile intrigue, j'encourage à la noter et à en discuter avec moi pendant la consultation.

A-M : La douleur physique, le stress ou le surmenage font-ils grossir ?

Si un patient présente des douleurs au quotidien qui le rendent irritable, il peut être enclin à manger pour compenser cette douleur. Dans ce cas, un traitement avec de la mésothérapie anti-douleur peut être bénéfique.

Les personnes surmenées qui subissent régulièrement le jet-lag peuvent être sujettes à la prise de poids. Dans ce cas, la perte de poids passe par une prise en charge en chrono-nutrition qui comporte une réorganisation des heures des repas, ainsi qu'une bonne régulation du sommeil bien sûr.

Il m'arrive souvent de devoir défaire des idées fausses et ma tâche est de simplifier l'ensemble des informations plus ou moins vraies que l'on récolte dans son entourage ou dans la presse. Simplifier la prise en charge au maximum aide à suivre le programme que j'élabore avec les patients. Je cherche à déculpabiliser au maximum la personne. Prendre un carré de chocolat n'est pas mauvais, tout comme boire un verre de vin, toutefois, il convient de modérer les quantités.

A-M : Faut-il absolument faire du sport pour maigrir ?

Le sport est indispensable. Chacun à son niveau doit aider son corps à brûler des calories. Pourquoi à son niveau ? Simplement parce que chaque personne présente une morphologie différente, un métabolisme qui lui est propre et une détermination personnelle. Nous ne sommes pas pressés, chacun doit y aller comme il l'entend, le principal est de bouger un minimum. On peut commencer par de la marche à pied qui plus tard se transformera en petit footing, ou alors de séances de natation. Il peut aussi s'agir de pratiquer un appareil d'appartement comme le vélo, le rameur ou l'elliptique. Tout ce qu'il faut, c'est bouger !

A-M : En conclusion, avez vous quelques remarques ou particularités concernant la nutrition à révéler à nos lecteurs ?

Un phénomène prend de l'ampleur depuis quelques temps. Je reçois de plus en plus de couples à mon cabinet qui souhaitent être pris en charge ensemble. Le dérèglement nutritionnel du couple peut avoir lieu après un événement majeur de la vie. Il peut survenir à la suite d'un choc psychologique mais pas uniquement. En effet, le problème peut venir d'un rythme de vie différent, comme lorsque l'un des deux rentre tardivement et que le repas est pris à une heure proche de l'heure du coucher. Il faut alors prendre conscience de ça et trouver une réorganisation possible. Parfois, cela se fera avec chacun sa poêle, mais c'est pour la bonne cause !

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L'auteur
Clémentine Billé

Bio

Clémentine Billé est rédactrice, spécialisée dans les questions sociétales relatives à la santé.Voir plus

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