Le couple face à l’infertilité

Comment optimiser la fertilité du couple ? Quelles sont les démarches à effectuer ? Que faire si les essais de procréation alternatifs ne fonctionnent pas ? 

Comme on dit, l’horloge biologique tourne. Vous êtes amoureux depuis maintenant plus de deux ans et vous désirez avoir un enfant. Seulement,  ça bloque… Comment faire ? Commencez par aller voir votre médecin généraliste qui vous dirigera vers un spécialiste plus qualifié.

Une infertilité parfois due au mode de vie

C’est à ces couples que s’adresse chaque jour le Docteur Silvia Alvarez spécialisée dans la reproduction et la gynécologie médicale. Dans un premier temps, elle fait passer au couple un questionnaire pour comprendre et peut-être repérer les facteurs qui empêchent de procréer.

Dans de nombreux cas, par la volonté de bien faire, le couple essaye au maximum de procréer lors des jours d’ovulation de la femme. Mais à force d’acharnement, la vie de couple perd de son piment, la libido est en berne due à des périodes d’abstinence prolongées. Au même titre que le tabac, les drogues, l’alcool, le surpoids ou le stress, ces conditions peuvent jouer un rôle et bloquer psychologiquement le processus de procréation.

Si certains de ces facteurs sont identifiés, le Dr Alvarez propose à la fois un programme thérapeutique classique et une thérapie sur la qualité de vie du couple à modifier. Certes, cette dernière n’est pas obligatoire et la volonté de changer son mode de vie ne dépend que du patient, explique la thérapeute.

Comprendre le sens du don         

Bien entendu, la plupart des problèmes d’infertilité sont dus à une raison médicale et dans ce cas, il est possible de faire appel au don de gamètes.

Plusieurs questions transversales au don se posent, comme la question de l’anonymat. C’est à cela, entre autres, qu’essaye de répondre la psychanalyste Geneviève Delaisi de Parseval en consultation avec les couples qui suivent un parcours de PMA [procréation médicalement assistée]  et qui bénéficient d’un don.

Par exemple, en cas de double don, sperme et ovocyte, le couple récepteur peut avoir la sensation de porter l’enfant d’un autre puisqu’aucune des deux gamètes ne leur appartient. Il est important que chacune des parties réfléchisse à la place qu’elle occupe dans un tel processus et  de penser ensemble au sens du don et ce que cela apporte et implique.

L’adoption, la bonne solution ?

Si la PMA ne fonctionne pas, l’alternative restante aux couples souffrant d’infertilité est l’adoption. Pour autant, cela ne convient pas à tout le monde : elle implique chez les parents de nombreuses questions notamment sur les transmissions physiques : « Est-ce qu’il  va me ressembler ? » par exemple. Pour la thérapeute en périnatalité Déborah Schouhmann-Antonio, ce ne sont pas les « bonnes » questions à se poser. L’important est la transmission des valeurs et l’éducation que les parents vont inculquer à l’enfant. La PMA et la FIV [fécondation in vitro], pour citer Geneviève Delaisi de Parseval « c’est du bonus ». Dans un cas sur deux, cela ne fonctionne pas, bien qu’il faille reconnaître qu’il s’agit d’un incroyable progrès scientifique.

La plupart des spécialistes et thérapeutes présents à cette table ronde ont suivi des études dans le domaine de la médecine et regrettent de ne pas avoir de cours de communication pour accompagner leurs patients : « On ne nous apprend pas l’humanité à la fac de médecine » regrettent-ils. 

Toutefois, si vous êtes dans une situation d’infertilité, vous devez savoir que vous pouvez compter sur de nombreux spécialistes compétents dans leur domaine. Avant de vous déclarer infertile et de vous engager dans des longs processus coûteux en temps et en argent, pensez à aller voir du côté de la psychologie, le blocage est peut-être plus simple que vous ne le pensez.