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Dysmorphie de Snapchat, inquiétude chez les médecins

Rédigé par , le 30 October 2019 à 13h21

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La dysmorphie de Snapshat désigne des personnes qui souhaitent ressembler à une version retouchée d’elles-mêmes.

La dysmorphie de Snapshat désigne des personnes qui souhaitent ressembler à une version retouchée d’elles-mêmes.

Les réseaux sociaux sont dorénavant omniprésents dans la société moderne. Il n’est pas rare qu’ils soient à l’origine de dérives. Un nouveau phénomène, appelé dysmorphie de Snapchat, effraie de plus en plus les chirurgiens plasticiens. Afin de ressembler à une version retouchée d’eux-mêmes, beaucoup de patients demandent à être opérés. 

Les effets pervers des images filtrées sur l’estime de soi

Les technologies de retouche photo ne sont pas nouvelles. Par contre, seules les célébrités y avaient accès jusqu’à récemment. En effet, la démocratisation d’Internet et l’avènement des réseaux sociaux basés sur l’image ont changé la situation. Photoshop et d’autres logiciels de traitement d’images sont désormais à la portée de tout le monde. Cela finit par engendrer des excès.

Auparavant, patients et patientes se rendaient à une consultation chez un chirurgien plasticien avec des photos de nombreuses célébrités à qui ils souhaitaient ressembler. Ils cherchaient à imiter les traits caractéristiques qui les attiraient chez ces personnes. De nos jours, ils cherchent à ressembler à une version filtrée avec des lèvres charnues, un nez fin, des yeux plus gros, etc.

Autrement dit, l’omniprésence des photos retouchées nuit à l’estime de soi. La dysmorphie de Snapchat impose des normes de beauté irréalistes et inaccessibles. Pour cause, les selfies avec filtres relèvent d’une réalité impossible. S’il existe des techniques de chirurgie qui permettent d’affiner le nez ou de réduire les poches des yeux, rendre les yeux plus gros est utopique. 

Une prise en charge psychologique plutôt que chirurgicale

Les filtres appliqués aux photos sur les réseaux sociaux ont une importance grandissante, en particulier auprès des jeunes adolescents et des patients atteints de dysmorphophobie. Chez ces personnes, l’internalisation de ces normes de beauté inabordables peut se manifester plus sévèrement. Aussi, il est primordial pour les chirurgiens plasticiens d’empêcher leurs patients de basculer encore plus dans leurs dérives obsessionnelles.

Dès la première consultation, il leur incombe de déceler chez leurs patients tout décalage de perception entre leur apparence réelle et leurs attentes. En effet, ils sont formés pour détecter les patients qui ont besoin d’un avis psychologique plutôt que d’une chirurgie. D’ailleurs, les interventions psychologiques telles que la thérapie cognitivo-comportementale sont conseillées et à combiner avec des médicaments.

Aux États-Unis, 55 % des chirurgiens plasticiens affirment avoir été confrontés à des patients qui demandent une intervention chirurgicale afin d’améliorer leur apparence sur leurs selfies. Or, ils n’étaient que 42 % quatre ans plus tôt, d’après l’Annual American Academy of facial Plastic and Reconstructive Surgery en 2017. Cette tendance à la hausse est alarmante.

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La Rédaction

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