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Attente aux urgences, un risque supplémentaire de décès

Rédigé par , le 30 May 2019 à 13h28

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Encombrement des urgences

Encombrement des urgences

Sur les deux dernières décennies, la fréquentation des urgences en France a été multipliée par deux. Pourtant, ni le personnel ni le matériel n’a été doublé sur la même période, une situation à l’origine d’engorgement. Etre reçu dans des urgences encombrées accroit le risque de décès pour les patients.

Une saturation chronique délétère pour les personnes âgées

Selon le classement « No bed challenge » créé par le Syndicat des urgentistes Samu-Urgences de France, plus de 200 patients sont contraints de dormir chaque nuit sur un lit de fortune dans les urgences. Faute de place en chambre, ils passent ainsi plusieurs heures, voire même la nuit entière, sur un brancard en attendant qu’une place se libère.

En plus d’être désagréable, cette attente représente un risque supplémentaire de décès pour les patients. Une étude réalisée au service des urgences du centre hospitalier de Nîmes révèle que 64 % des 15 000 personnes hospitalisées pour raison médicale l’ont été après attente. Le taux de mortalité est de 7,8 % contre 6,3 % chez les patients hospitalisés sans attente.

Ce retard de prise en charge impacte plus sur les personnes vulnérables, surtout les personnes âgées. En moyenne, 20 % des passages dans les urgences débouchent sur une hospitalisation. Toutefois, ce taux dépasse les 55 % chez les 75 ans et plus. Malheureusement, ce sont eux qui doivent attendre plus longtemps faute de moyens et d’organisation.

Des services non dimensionnés pour des patients excédentaires

Outre le manque de moyens, l’engorgement des urgences découle de plusieurs problèmes. En premier lieu, les urgences ne sont pas conçues pour accueillir et garder les patients, mais de faire sortir ceux qui ont besoin d’être hospitalisés. Or, il est difficile actuellement de trouver des lits disponibles. Pour cause, les autres services sont également saturés.

Ensuite, les patients poly-pathologiques peuvent relever de plusieurs services en même temps. Après avoir bénéficié des premiers soins, ils doivent être orientés vers un service plus adapté dans les plus brefs délais. Cependant, les urgentistes ne savent pas à quel service les adresser. L’hôpital moderne est organisé de manière à fonctionner avec des services spécialisés autour d’un seul organe.

Par ailleurs, le mode de financement des hôpitaux pousse indirectement les services à donner la priorité aux interventions programmées et courtes. Elles constituent le profil du bon patient et rentable. Ainsi, pour résoudre l’engorgement chronique des urgences, le nombre de lits doit être augmenté dans les différents services. De même, il est indispensable de « décloisonner » les hôpitaux.

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