Pénurie de médecins dans la Capitale

Une pénurie de professionnels de la santé est à craindre dans la capitale d'ici deux à cinq ans. 831 médecins seraient nécessaires pour pallier à ce manque.

Selon la toute récente étude sur la démographie médicale parisienne, Demomed 75, plus de 800 médecins risquent de manquer à la capitale d'ici les deux à cinq prochaines années. Le 15^e tout comme le 17^e arrondissement risquent d'être les premières victimes de ces disparitions. Dans certaines de ces zones parmi les plus peuplées de la capitale, la moitié des généralistes sont susceptibles d'arrêter leurs activités.

Le départ à la retraite, cause de la prochaine pénurie

Cette étude a été publiée mardi par l'Agence régionale de Santé d'Ile-de-France (ARS). Afin d'éviter toute pénurie, il faudrait en tout 831 médecins pour venir remplacer les départs qui surviendront d'ici deux à cinq ans. Tous les corps médicaux sont concernés, du gynécologue au pédiatre. Pour ce dernier par exemple, près d'un tiers des praticiens sont susceptibles d'arrêter leur activité pour partir à la retraite.

"A Paris, on a longtemps considéré qu'il y avait beaucoup de médecins. Les jeunes sont partis s'installer ailleurs à cause des prix de l'immobilier très élevés. On se retrouve à Paris avec une population de médecins plus âgée qu'ailleurs. Cette génération part logiquement à la retraite" a expliqué l'URPS médecins libéraux d'Ile-de-France pour Metronews.

Résultat, un déséquilibre qui risque de poser de sérieux problèmes: plus de la moitié des généralistes vont disparaitre dans le 17ème, 46% pour le 9^e et près de 42% dans les 4^e et 15^e arrondissements de la capitale.

"Premier maillon du parcours de santé"

Si l'on veut maintenir l'offre actuelle de soins dans la capitale, il est nécessaire de mettre en place un "nouveau premier recours à Paris" s'est ainsi exprimé Claude Evin, président de l'ARS. Il faut revoir les objectifs et les attentes. "L'offre de premier recours", c'est-à-dire l'accès aux soins généraux, est "le premier maillon du parcours de santé." a-t-il expliqué dans un communiqué à la presse. L'ARS a déjà mis en place une permanence d'aide à l'installation des médecins en partenariat avec l'URPS. 43 professionnels de santé y ont été accueillis depuis son lancement en 2012.

Sur le territoire francilien, les "contrats d'engagement de service public"  n'ont été signés que par une centaine d'étudiants et d'internes sur les trois dernières années. En échange du financement de leurs études, ils doivent s'installer dans une zone où "la continuité des soins est menacée".

Paris n'a jamais été sujette à une quelconque pénurie de médecins, les résultats qui ont été publiés avec l'enquête tendent à prouver que la tendance s'inverse. Les responsables politiques devraient rapidement mettre en places un plan "palliatif" au déclin des professions de santé dans la capitale.