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Test de grossesse : la pilule passe mal chez les pharmaciens

Rédigé par , le 25 February 2014 à 14h30

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L'autorisation de la vente des tests de grossesse en grande surface rencontre la réprobation de l'Académie nationale de pharmacien qui dénonce des arguments fallacieux et dangereux.

Votée par le Parlement le 13 février dernier, l’autorisation de la vente des tests de grossesse et d’ovulation dans les grandes surfaces rencontre de vives oppositions chez l’Académie nationale des pharmaciens.

Moins cher et plus accessible?

Aux yeux du gouvernement, ce choix en matière de santé publique est « une avancée » certaine. Pour les membres de l’Académie, cela ressemblerait plus à « un mauvais service rendu aux femmes » stipulant même que « la perte d’un interlocuteur professionnel de santé et de terrain marque un recul important en matière de santé publique ».

Selon les dires de ceux qui ont défendu le texte, la mise à disposition des tests de grossesse dans les grandes surfaces permettrait à un plus grand nombre de femmes d’accéder à ces tests tout en conservant l’anonymat, et ce à moindre frais.

Le prix moyen d’un test de grossesse est de sept euros, mais varie d’un produit à un autre, allant de deux ou trois euros, à une vingtaine d’euros pour les plus perfectionnés. Pour le gouvernement, la mise à disposition des tests de grossesse en grande surface devrait induire « légitimement une baisse des prix ». Cela semble être une erreur pour l'Académie qui dénonce des arguments fallacieux. Les pharmaciens réalisant de faibles marges avec les tests de grossesse, le changement de réseau de distribution ne changera rien à l'affaire.

Le conseil du pharmacien

D’ordinaire, le pharmacien qui vend des tests de grossesse propose toujours ses conseils au client pour éviter les erreurs de manipulation qui pourraient fausser le résultat. Pour pallier cette nécessité, Benoît Hamon, le ministre de la consommation, a proposé de revoir le packaging des dits tests en y mettant les informations essentielles. L’Académie a émis un avis défavorable à cette idée, dénonçant des conditions d’achats qui pouvaient induire en erreur et même présenter un danger « surtout quand il s’agit de très jeunes femmes en désarroi ou de femmes en situation précaire » précise le communiqué.

L'autotest, un risque pour les femmes exposées

Par ailleurs, l’Académie nationale de pharmacie met en garde les responsables politiques quant aux différents problèmes qui peuvent apparaitre avec la vente libre des tests de grossesse. Le risque principal est celui du test « faussement négatif si (…) pratiqué trop précocement, avec en conséquence, une découverte tardive de la grossesse et le recours à un avortement, beaucoup plus lourd psychologiquement et coûteux.»  A ce titre, l’Académie met en avant l’importance des conseils du pharmacien pour un dispositif médical de diagnostic en libre accès. Cet achat est inévitablement lié à une période de tension pour toutes les femmes, qu’elles soient dans l’attente d’un message positif ou non et doit donc être réalisé dans les meilleures conditions.

Ce sont pour ces raisons que l’Académie nationale de pharmacie a fait part de son désaccord et a demandé un retour à la vente des tests de grossesse exclusivement en pharmacie. Le Conseil constitutionnel devra rendre son verdict prochainement sur la question.

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L'auteur
Alexis Van Wittenberghe

Bio

Alexis Van Wittenberghe est un jeune journaliste qui étudie à l'ISFJ qui s'est spécialisé dans l'actualité de la recherche médicale.Voir plus

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