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Première mondiale : des chercheurs modifient génétiquement des embryons humains

Rédigé par , le 24 April 2015 à 10h59

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C’est un véritable tollé pour le monde de la génétique qui se produit actuellement. Mercredi 22 avril 2015, des chercheurs chinois ont annoncé avoir réalisé des modifications génétiques sur des embryons humains. Entre fantasme et crainte, les avis sont partagés. C’est la première fois que l’on réalise une intrusion dans le code de l’être vivant humain. 

Modifications génétiques d’embryons humains

Junjiu Huang, généticien de l’Université Sun Yat-sen (Chine) et son équipe ont publié dans la revue Protein & Cell les résultats sur la première manipulation génétique concernant des embryons humains. Cette première intervention génétique sur l’homme est une annonce historique, jamais l’homme n’avait modifié génétiquement un autre homme avant même sa naissance.

Les avis sur cette nouvelle scientifique sont partagés, si certains trouvent qu’un problème éthique se pose face au phénomène de modification de ses propres gènes, d’autres pensent que ces modifications pourraient éradiquer de nombreuses maladies génétiques avant la naissance des bébés concernés. C’est sur cette dernière hypothèse que les chercheurs affirment se positionner.

Les embryons humains n’étaient pas viables

Pour éviter de trop enflammer le débat et la polémique, les chercheurs affirment avoir agi sur des embryons non viables qu’ils auraient obtenus auprès de centres de fertilité. Cette expérience a consisté en la modification d’un gène responsable d’une maladie génétique du sang très rare : l’anémie de Cooley.

La modification a été possible grâce à une technique d’ingénierie du génome (la CRISPR/Cas9) dont le fonctionnement a été découvert par la chercheuse française Emmanuelle Charpentier. La CRISPR/Cas9 programme alors une protéine capable de « couper » l’ADN ce qui permet de modifier très précisément un endroit du génome. La précision de cet outil permet de pouvoir cibler facilement une cellule en particulier pour la modifier, la réparer ou l’enlever.

Un demi-échec pour la première transformation génétique

Les chercheurs chinois précisent néanmoins que leurs résultats sont à prendre avec prudence. Sur les 86 embryons de l’essai, 71 ont survécu et seulement 28 ont pu être génétiquement modifiés. De plus, seulement une partie des 28 embryons ont vu la suppression de leur gène être une réussite. Les recherches ne sont donc pas tout à fait concluantes. Malgré cela, d’autres groupes de recherche se penchent actuellement sur des expériences similaires.

Pour George Daley, biologiste spécialisé dans les cellules souches de l’École de Médecine de Harvard à Boston (États-Unis), « Leur étude devrait être un avertissement sévère lancé à n’importe quel praticien qui pense que la technologie est prête pour tester la suppression de gènes de maladie ». Bonne ou mauvaise nouvelle ? Pour le biologiste, « une telle étude est à la fois un point de repère, aussi bien qu'un récit édifiant ». Quoi qu’il en soit, la modification génétique des embryons est encore loin d’être une réussite.  

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L'auteur
Charlotte Canonne

Charlotte Canonne

Rédactrice

Bio

Passionnée de journalisme et de littérature Charlotte a rejoint le journal d'Allo-Médecins en janvier 2015.Voir plus

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