Un joint de cannabis affecte la conduite pendant 13 heures
Rédigé par La Rédaction , le 19 September 2019 à 11h01
Fumer du cannabis réduit les réflexes de conduite pendant de nombreuses heures.
Comme n’importe quelle autre drogue, le cannabis a des effets sur le cerveau. Aussi, conduire après avoir fumé un joint est irresponsable et accroit sensiblement le risque d’accident. Qu’il s’agisse d’une consommation occasionnelle ou d’une consommation chronique, cela affecte la conduite, selon une étude publiée dans la revue Clinical Chemistry.
Allongement de 17 à 20 % du temps de réaction chez les fumeurs
Une équipe de chercheurs français, dirigée par le Pr Jean-Claude Alvarez, chef de service du laboratoire de pharmacologie-toxicologie du CHU de Garches, a évalué les effets du cannabis sur la conduite dans la vie réelle. Ils ont réalisé une étude sur 30 fumeurs âgés entre 18 et 34 ans, dont 15 des fumeurs occasionnels et 15 des fumeurs réguliers.
A ce jour, les effets du cannabis sur la conduite sont encore méconnus. Ainsi, les chercheurs ont voulu se rapprocher le plus possible de la vraie vie. Les participants ont fumé, sans excès, de l’herbe de qualité fournie par la police. Si les joints sont bien réels, les tests de conduite se sont par contre déroulés derrière le volant d’un simulateur.
Qu’ils soient fumeurs occasionnels ou réguliers, les résultats de l’étude ont montré que fumer du cannabis allonge de 17 à 20 % le temps de réaction. Dans la réalité, un tel allongement est une éternité. Cela se traduit par une baisse de la vigilance, de la concentration et des réflexes, ainsi qu’une mauvaise coordination, autant de facteurs qui en situation réelle peuvent provoquer des drames évitables.
Effets plus importants et plus persistants chez les fumeurs occasionnels
Cette expérience, baptisée Vigicann, est unique en son genre. En général, les scientifiques ont recours à des sprays ou des concoctions pour mener les études sur le cannabis. Ici, les auteurs ont observé ce qui se passe réellement avec du cannabis fumé. Néanmoins, le dosage a été très précis pour éviter d’éventuelles situations excessives. La drogue a été mélangée à un gramme de tabac.
A des fins comparatives, certains joints contenaient des grammages distincts de THC, principe actif du cannabis, tandis que d’autres ne contenaient que du chanvre sans THC. En plus du dosage, le protocole a également été précis. Les participants doivent prendre 15 bouffées pendant dix minutes, soit une inhalation de 2 secondes toutes les 40 secondes.
Comme attendu, les chercheurs ont constaté que la consommation de cannabis provoque une hausse rapide du taux de THC dans le sang. Les effets sont plus importants et plus persistants chez les fumeurs occasionnels en raison d’une tolérance moins grande. Par contre, le THC est détectable beaucoup plus longtemps chez les fumeurs chroniques.
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