Système de santé, les plus démunis de plus en plus exclus
Rédigé par La Rédaction , le 18 October 2018 à 12h59
Les personnes en état de précarité rencontrent de plus en plus de difficulté pour accéder au système de santé.
Le code de la Santé publique assure l’égal accès aux soins pour tout citoyen, surtout pour les plus démunis. La charte de la personne hospitalisée réaffirme ce droit. Pourtant, l’accès aux soins est de plus en plus compliqué pour ces personnes vulnérables d’après le rapport annuel de Médecins du Monde.
Des personnes en situation précaire et sans couverture maladie
Le premier centre de soins gratuits de Médecins du Monde a vu le jour en 1986. Au départ, il ne devait ouvrir que pour une durée de six mois pour alerter les autorités sanitaires françaises. Une trentaine d’années plus tard, il en existe 15 et 61 programmes répartis dans plus de trente villes de France métropolitaine et d’Outre-mer.
En 2017, 24 800 personnes ont fréquenté ces centres de soins gratuits de Médecins du Monde, dont 18 800 pour des consultations médicales et 6 000 pour une aide juridique, administrative ou sociale. Près de la moitié d’entre elles ne possédaient aucune ressource financière, tandis que 98,5 % vivaient en dessous du seuil de pauvreté.
De plus, la grande majorité de ces personnes ne disposaient pas de couverture maladie. Or, 70 % d’entre elles devraient en principe bénéficier de l’Aide médicale de l’Etat. Il est nécessaire de constituer un dossier pour justifier une présence d’au moins trois mois sur le sol français avant d’obtenir cet acte administratif. Cependant, le délai de délivrance est relativement long.
Des besoins croissants nécessitant souvent une prise en charge urgente
Le nombre de personnes reçues en consultation dans les centres de soins gratuits de Médecins du Monde n’a cessé d’augmenter ces dernières années. Cette situation s’explique par plusieurs raisons telles que la paupérisation de la population, l’aggravation des conditions d’accès aux droits pour les personnes en situation irrégulière et la hausse des flux migratoires à cause des conflits.
Plus de 95 % de ces personnes sont d’origine étrangère dans une situation d’extrême précarité. La plupart du temps, elles souffrent d’affections digestives, ostéoarticulaires, dermatologiques et respiratoires plus ou moins graves. 40 % ont eu besoin de prise en charge urgente et plus de 50 % sont atteintes de maladies chroniques telles que le diabète et l’hypertension.
Les équipes de Médecins du Monde ont également diagnostiqué des troubles psychologiques chez près de 10 % des patients. Les plus courants sont les syndromes dépressifs et les troubles anxieux tels que l’angoisse et le stress. Ils sont consécutifs aux traumatismes avant et pendant le trajet migratoire, et/ou leur situation. L’association réclame ainsi de vraies mesures de santé publique.