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La destruction des derniers échantillons de la variole : un débat non tranché

Rédigé par , le 10 July 2014 à 10h07

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Six fioles contenant le virus de la variole ont été retrouvées début juillet dans un local de rangement de la FDA (Food and Drug Administration)à Bethesda dans la banlieue de Washington. C’est une découverte assez surprenante puisqu’il n’existe plus que deux centres de stockage au monde. 

Des fioles contenant le virus retrouvées à Washington

Alors qu’il nettoyait le local de rangement d’un laboratoire dans l’Institut National de Santé à Bethesda, un scientifique américain a découvert six fioles lyophilisées et scellées, étiquetées “variole”. Les Centres Fédéraux de Contrôle et de Prévention des Maladies (CDC) ont indiqué qu’elles ont été conservées à température ambiante depuis les années 50. Le virus est probablement mort mais des analyses sont en court dans un laboratoire ultra-sécurisé d’Atlanta pour s’en assurer. Il n’y aurait selon les CDC aucun risque pour les laborantins ni pour les personnes extérieures. Cependant, le FBI enquête sur l’origine et la provenance des fioles.

En effet, quand il s’agit de la variole, mieux vaut être prudent. Cette maladie infectieuse d’origine virale fait partie des maladies les plus meurtrières que l’humanité ait connues avec près de 300 millions de victimes au XIXème siècle et un taux de mortalité des personnes infectées atteignant les 30%. Cependant, la variole a été éradiquée entièrement en 1979 grâce à une campagne conséquente de vaccination lancée par l’OMS (Organisation Mondiale de la Santé). Le dernier cas remonte à 1977 en Somalie.

La destruction des souches restantes non acceptée unanimement par les scientifiques

Cette découverte a suscité l’incompréhension de la communauté scientifique puisqu’il existe seulement 2 centres de stockage du virus de la variole homologués par des accords internationaux, les laboratoires des CDC à Atlanta et ceux de biotechnologie à Novossibirsk en Russie.

La nouvelle intervient alors que le débat sur la destruction ou non des derniers échantillons de ce virus n’a toujours pas été tranché par l’OMS. Certains militent pour conserver les derniers échantillons pour permettre de réaliser des études sur le virus. Les chercheurs des CDC ont affirmé à ce sujet "Il y a encore beaucoup de travail à faire avant que la communauté internationale puisse être totalement sûre que nous avons des garanties suffisantes contre n'importe quelle menace future". Ils souhaitent notamment tester des vaccins et des thérapies. De plus, on ignore toujours à l’heure actuelle combien de temps le virus peut survivre dans des tissus morts.

D’autres affirment que le risque d’une nouvelle épidémie, bien que très minime, ne doit pas être écarté en considération du caractère dangereux du virus. L’OMS avait décidé en 2011 de détruire toutes les traces restantes de ce virus mais elle attendait un consensus pour fixer une date. Il semble donc bien que les scientifiques ne disposeront pas de ces souches pour réaliser des expériences. Cependant, il est possible de mener des recherches sur de nouveaux vaccins d’après des virus cousins de la variole. 

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L'auteur
Céline Le Goff

Céline Le Goff

Rédactrice

Bio

Céline, étudiante en droit, a rejoint le journal pour l'été 2014 en tant que rédactrice. Voir plus

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