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Journée mondiale de prévention du syndrome d'alcoolisation fœtale : parlons-en

Rédigé par , le 09 September 2014 à 15h17

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alcool ; SAF ; syndrome ; foetus ; prévention

Aujourd'hui, le 9 septembre, et depuis 9h09 ce matin, prend place la journée de prévention du syndrome d'alcoolisation fœtale (SAF), syndrome largement méconnu mais qui demeure la première cause de handicap mental non-génétique dans les pays occidentaux. 

Un syndrome peu connu aux conséquences dramatiques

Combien sommes-nous aujourd'hui à être conscients que cette journée est consacrée à la prévention du SAF, et à connaître les séquelles irréversibles que celui-ci provoque ?

Les troubles liés à l'alcool touche 1 % des naissances, c'est-à-dire 8000 bébés par an. Le SAF est ainsi la première cause de handicap mental dont la cause n'est pas génétique, mais causé par un événement extérieur. Consommer de l'alcool durant la grossesse est considéré par les médecins comme étant beaucoup plus grave que l'ingestion de n'importe quelle autre substance, que ce soit de la nicotine, de la cocaïne ou même de l’héroïne. L'alcool est ce qu'il y a de plus dangereux pour un fœtus.

Quelles sont les raisons de cette dangerosité maximale ? Une fois que l'alcool se retrouve dans l'organisme de la femme enceinte, celui-ci passe à travers la barrière placentaire, et atteind le fœtus, dont le foie n'a pas la capacité d'éliminer l'alcool, comme le peuvent ceux des adultes. L'alcool agit donc comme une substance toxique qui va bouleverser son système nerveux central et son développement. Les conséquences sont plus ou moins graves, mais toujours « irrécupérables. Ça donne un retard mental, des anomalies du faciès, des anomalies cardiaques, squelettiques... Les enfants les plus touchés ont de grosses difficultés scolaires et peuvent développer secondairement des troubles du comportement », déclare le Docteur Buziau, responsable du CAMSP (centre d’action médico-sociale précoce ) à Caudry, qui a organisé une réunion de travail ce matin à l'occasion de cette journée de prévention. Dans son service, 20 % des enfants traités sont victimes, directement ou indirectement, du SAF.

Il faut développer la prévention, pour un sujet qui demeure tabou

L'alcool est tr?s dangereux pour les femmes enceintes et leur b?b?Pour le Docteur Buziau, le SAF c'est aussi « la première cause de handicap mental 100 % évitable ». Depuis que la journée a été officialisée, en 1999, le syndrome est resté tabou et le problème ne marque pas de recul. C'est pourquoi il faut se mobiliser pour développer l'information grand public à ce sujet, et pousser vers une prise de conscience massive et citoyenne. En effet, après des années de prévention, les femmes enceintes consommant de l'alcool reste trop nombreuses. Les chercheurs de l'Inserm ont d'ailleurs déclaré qu'aucune étude ne permet de mesurer réellement l'impact que ces campagnes ou les logos sur les bouteilles d'alcool ont vraiment eu.

Cette prévention se heurte, de plus, aux lobbies viticoles et vinicoles, tout comme au tabou entourant cette question dans le monde médical. Il ne faut pas culpabiliser ces femmes, car cela ne fera que les éloigner de tout accompagnement pouvant être bénéfique à leur grossesse. Faire tomber la tabou est essentiel pour que ces enfants soient pris en charge dès la naissance. Être dans le jugement ne fait qu'hypothéquer l'avenir de ces enfants, selon les propos de Denis Lamblin, pédiatre et président de SAF France. 

Il faut donc sensibiliser la population à une échelle la plus large possible. L'arrêt complet de la consommation d'alcool doit prendre place du début à la fin de la grossesse. Aucun seuil n'existe en-dessous duquel le risque 0 est atteint. Le « principe de précaution » doit être appliqué sans aucune retenue.

Il est vrai que des études ont démontré que de faibles doses d'alcool n'avaient pas de répercussions sur les bébés. Mais, les métabolismes des femmes enceintes et de leur bébé ne sont pas tous les mêmes ; et à quoi bon chercher des excuses quand le moyen d'éviter tout risque est simple et évident.

Cette journée doit donc servir à la sensibilisation et à la prévention face à ce syndrome, et rappeler qu'en plus de coûter pas moins de 4 millions d'euros par an à la société française, les souffrances psychologiques et les séquelles qui en suivent sont incommensurables. 

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L'auteur
Laure Hanggi

Laure Hanggi

Rédactrice

Bio

Etudiante en histoire passionnée d'actualité en général et notamment des questions de santé moderne, en tant qu'enjeux de société. Voir plus

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