Quelles solutions pour éradiquer les déserts médicaux ?

En France, certaines zones géographiques souffrent d’une pénurie de médecins : c’est ce qu’on appelle les déserts médicaux. Pourquoi doit-on faire face aux déserts médicaux ? Y-a-t-il des solutions pour venir à bout de ce manque de médecins dans les territoires isolés ? Réponse dans cet article.

Les déserts médicaux : pourquoi ?

En France, les déserts médicaux ne s’expliquent vraisemblablement pas par le manque de praticiens : en effet, notre pays présente une forte densité médicale. Le problème réside plutôt dans le fait que les médecins et les infirmières refusent de s’installer dans certaines zones isolées. De manière générale, les médecins se tournent plus volontiers vers une installation en ville, et a fortiori en région parisienne ou en bord de mer. Les raisons de ce choix ? Un confort accru, mais aussi la sécurité financière et professionnelle.

Autre explication des déserts médicaux : le manque d’intérêt des étudiants pour la médecine générale, alors que de nombreux médecins généralistes en exercice partent chaque année à la retraite : depuis 2006 on compte 62.5 % de départs, et le nombre de médecins généraliste a reculé de 6.5 % depuis 2007 selon le Conseil National de l'Ordre des Médecins (CNOM). Seules les régions du pays de la Loire sont épargnées, la capitale restant la plus touchée par cette pénurie. 

Les solutions mises en place

A la fin de l’année 2012, Marisol Touraine, ministre de la Santé, annonçait la mise en place de douze mesures différentes pour lutter contre les déserts médicaux. Le but de ces mesures était de donner envie aux jeunes médecins de s’installer dans les territoires isolés.

Parmi ces mesures, on trouve par exemple l’augmentation des stages de médecine générale durant le cycle de formation des médecins pour  éveiller des vocations chez les étudiants.

Autre mesure mise en place : le contrat d’engagement de service public. Ce projet consiste à attribuer une bourse aux médecins qui décident de s’installer dans un désert médical. Une rémunération minimale garantie pendant 2 ans est également proposée aux jeunes médecins qui pratiquent en zone isolée.

Enfin, le gouvernement proposait d’autres mesures, telles que l’augmentation des maisons de santé qui regroupent différentes spécialités, le développement de la télémédecine pour certaines spécialités ainsi que la possibilité pour les médecins salariés d’appuyer ponctuellement des spécialistes installés dans les déserts médicaux.

Le bilan de ces actions

Plus d’un an après l’annonce de ces mesures, le bilan de la lutte contre les déserts médicaux est mitigé. La bonne nouvelle réside cependant dans l’ouverture d’un grand nombre de maisons de santé : en un an, le nombre de structures a doublé, passant à 370 maisons de santé.

L’ouverture du contrat d’engagement de service public aux dentistes a permis de séduire 65% de médecins supplémentaires par rapport à l’année 2012.

Afin de repeupler davantage les déserts médicaux, la ministre de la Santé propose de confier certaines tâches actuellement gérées par les médecins aux infirmières ou aux paramédicaux. Cette mesure aurait pour but de libérer du temps pour que les médecins puissent se concentrer essentiellement sur les diagnostics.

Enfin, autre idée qui fait polémique : affecter chaque médecin à une zone d’exercice particulière, à la manière de l’Education nationale.

Source : www.radiancehumanis.com