La création d’embryons humains-animaux autorisés au Japon
Rédigé par La Rédaction , le 05 August 2019 à 13h40
La création d'embryons hybrides humains-animaux est très controversée.
Depuis le mois de mars 2019, la création d’embryons humains-animaux est autorisée au Japon. Toutefois, les chercheurs n’avaient pas le droit de faire grandir ces embryons hybrides au-delà de deux semaines, et encore moins de les transplanter dans un utérus de substitution. Désormais, cette pratique controversée est légale.
Une solution à la pénurie de dons d’organes mondiale à long terme
Selon la revue Nature, le ministère japonais de l’Education et des Sciences a approuvé le 24 juillet dernier un projet d’étude dont le but est de cultiver des organes humains dans des embryons d’animaux. Plus précisément, l’équipe de scientifiques va développer du pancréas chez des embryons de rats et de souris en recourant à des cellules souches humaines.
En grandissant, ces embryons produiraient des organes humains viables et utilisables en vue d’une transplantation. Si les résultats sont concluants, le Dr Hiromitsu Nakauchi de l’Université de Tokyo et de l’Université de Stanford, qui dirige les recherches, prévoit déjà de continuer les travaux sur des cochons. Néanmoins, de précédentes expériences sur des moutons ont abouti à des échecs.
Réaliste, le Dr Hiromitsu Nakauchi n’espère pas créer immédiatement des organes humains. Dans un premier temps, il va se concentrer uniquement sur le développement d’organes dans des embryons de souris jusqu’à 14,5 jours et dans des embryons de rats jusqu’à 15,5 jours. Cela va permettre à son équipe de progresser dans les recherches après dix ans de préparation.
Des questions éthiques en plus des dernières barrières technologiques
D’un point de vue conceptuel, l’idée du Dr Hiromitsu Nakauchi est simple. Il s’agit d’injecter des cellules humaines reprogrammées pour devenir des cellules souches dans des souris et des rats génétiquement modifiés. Ces animaux sont incapables de générer l’organe voulu. Les cellules souches étant capables de se transformer en tout type de cellule, les embryons vont les utiliser pour développer l’organe.
En 2017, le Dr Hiromitsu Nakauchi a déjà tenté et réussi une telle expérience en produisant des pancréas de souris dans des embryons de rats. Puis, il les a transplantés dans des souris diabétiques avec des pancréas dysfonctionnels. Ce qui a permis de contrôler efficacement leur taux de sucre dans le sang et de les guérir de leur maladie.
Cependant, des questions éthiques se posent. La principale crainte est que les cellules souches humaines se retrouvent accidentellement dans le cerveau de l’animal en développement. Ce qui brouille la limite entre humain et animal. Un autre problème majeur est que la distance génétique entre l’Homme et l’espèce étudiée ne justifie pas l’intérêt des travaux.
Sources : Futura Sciences
