Suggestions

Spécialités les plus consultées

Suggestions

Choisissez une région

Espace Pro
/ / Obésité : la salive responsable !

Obésité : la salive responsable !

Rédigé par , le 01 April 2014 à 08h25

Vous aimez cet article ?
Un gène salivaire, l'amylase, à l'origine de 10% des cas d'obésité

Un gène salivaire, l'amylase, à l'origine de 10% des cas d'obésité

Un gène présent dans la salive serait en partie à l’origine de l’obésité. Parallèlement, une autre étude s’inquiète devant le nombre grandissant de diabétiques, et présente les solutions les plus efficaces afin de perdre du poids efficacement.

C’est bien la première fois qu’une étude établit un lien entre salive et obésité. Cette dernière serait donc génétique ? Sur les 1,4 milliards de personnes en surpoids recensés par l’Organisation Mondiale de la Santé, 10% présente un risque d’obésité génétique, dû à la mutation du gène AMY1.

L’amylase, le gène à l’origine de 10% des obèses

Cette analyse génétique a été publiée le 30 mars dernier dans la revue Nature Genetics. L’équipe scientifique composée de membres du CNRS, de l’Institut Pasteur de Lille et de l’Imperial College London met en cause une enzyme : l’amylase. Elle sert à digérer tous les sucres lents, soit l’amidon, qui se trouve dans les pâtes, le pain, le riz, les céréales, les pommes de terre ou encore les légumes secs. Il apparaît qu’un faible taux de cette enzyme multiplie par 10 les risques d’être obèses.

L’amylase se trouve dans la salive, et comporte des variations de une à vingt copies. Le principe est simple : comme à l’école, le mieux est d’avoir 20, ici 20 copies d’enzyme. Chaque copie en moins augmente le risque de devenir obèse de 20%.

Il y a 1,4 milliard d'obèses dans le mondeLes causes de ces variations sont encore vagues pour les scientifiques. En revanche, ils émettent deux hypothèses quant à leurs conséquences. Déjà, sans cette enzyme salivaire, la mastication des aliments et leur digestion partielle dans la bouche entraîne un effet hormonal, qui bloque la sensation de satiété. C’est comme lorsqu’un individu mange vite : il n’a pas le temps de faire comprendre au corps qu’il y a reçu assez d’énergie, donc on continue à manger.

Une autre hypothèse s’intéresse à la flore intestinale. Dans ce cas, il s’agit d’une mauvaise digestion des amidons qui perturbe cette flore. A quoi sert-elle ? Elle est composée de bonnes bactéries qui s’évertuent à synthétiser les vitamines, dégrader certains composés et nous protéger contre d’autres bactéries néfastes pour notre organisme. Cette explication est d’autant plus inquiétante car dans ce cas, les personnes qui ont une amylase trop riche développeraient le diabète et celles qui en ont peu une glycémie anormalement élevée quand elles ingurgitent de l’amidon.

La chirurgie, meilleur solution pour lutter contre l’obésité

L’ensemble des études à ce sujet recense au total soixante-dix gènes de l’obésité commune. Rassurez-vous, leur impact reste faible et n’explique que 4% du risque génétique chez 200 millions d’hommes et 300 millions de femmes obèses à travers la planète.

Suite à cette découverte, ne étude américaine présentée lors de la conférence annuelle de l’Americain College of Cardiology paraît intéressante. Elle affirme qu’environ 80% des 23 millions d’Américains diabétiques sont obèses ou en surpoids. Cette étude vise à démontrer quelle est la meilleure solution afin de perdre du poids. Il s’avère qu’absorber moins de nourriture serait le choix le moins efficace.

Parmi les trois groupes testés, seulement 5 % des « cobayes » qui ont fait un régime alimentaire ont atteint leur objectif « perte de poids » contre 24,5% pour ceux qui ont connu une ablation de l’estomac et 37,5% chez ceux ayant subi un pontage. Les conclusions de la plus grande étude jamais réalisée de ce type sont que la chirurgie resterait la meilleure solution pour remédier à l’obésité.

Un Américain sur trois sera diabétique en 2050Les scientifiques précisent d’ailleurs que les opérations ont amélioré la qualité de vie des personnes testées en réduisant le besoin de prendre un traitement afin de réguler le cholestérol, la pression artérielle, le diabète et de prévenir les risques cardio-vasculaires. Les chirurgiens mettent toutefois en garde : l’opération est une solution très lourde et peut présenter des complications telles que des hémorragies ou la formation de caillots. Ils trouvent ces résultats tout de même encourageants et vont continuer dans cette voie.

Ils se hâtent pour trouver une solution devant le nombre grandissant et inquiétant de diabétiques. 8% des Américains le seraient aujourd’hui et selon l’Americain Diabetes Association, si la tendance actuelle continue, en 2050 un Américain sur trois sera diabétique.

Vous aimez cet article ?
L'auteur
Clémentine Billé

Bio

Clémentine Billé est rédactrice, spécialisée dans les questions sociétales relatives à la santé.Voir plus

commentaires