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Hypocondrie, quand tu nous tiens

Rédigé par , le 21 February 2014 à 17h19

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Kad Merad et Dany Boon dans le film "SuperCondriaque".

Kad Merad et Dany Boon dans le film "SuperCondriaque".

Le film « Supercondriaque » sort dans les salles mercredi prochain, l’occasion pour la rédac d’Allo-Médecins de revenir sur la maladie de la maladie perpétuelle, l’hypocondrie.

Romain Faubert (interprété par Dany Boon), bientôt la quarantaine, pas marié, photographe pour un dictionnaire médical en ligne, est hypocondriaque. Avec sa peur d’être malade constamment, Romain n’a pas de vie sociale hormis ses visites chez son médecin, le docteur Dimitri Zvenska (rôle tenu par Kad Merad). Ce dernier, devenu par la force des choses son meilleur ami, en a marre de devoir constamment être au chevet du malade imaginaire, il décide donc de se débarrasser de Romain Faubert de la manière la plus douce possible en l’aidant à trouver la femme de sa vie. S’en suit toute une série de péripéties que nous vous laissons le plaisir d’aller découvrir au cinéma.

Du malade imaginaire...

Comme Romain, 2 à 4 % des français sont touchés par ce mal étrange, un trouble mental caractérisé par une préoccupation  constante du fonctionnement du corps, la peur d’être malade ou la conviction d’être atteint d’une maladie grave ou mortelle et une tendance à ignorer les avis des médecins en cas d’examens favorables (préférant même demander ce qu’en pense un autre praticien). Paradoxe, l’hypocondriaque consulte et diagnostique avec excès mais semble dans l’incapacité de faire confiance aux médecins.

A ce titre, le médecin en charge d’un patient hypocondriaque n’est pas exempt de tout repos. Henry Ey, fondateur de la psychiatrie dynamique, expliquait en 1967 que la relation entre le médecin et le patient est proche de celle d’un ravisseur et son otage : « Il s’agrippe au médecin, entend le diriger, le traiter tout à la fois comme un complice et un responsable de son hypocondrie, il lui impose ses diagnostics, ses théorie psychopathologiques. Sa présence continuelle lui et indispensable, moins pour l’apaiser que pour donner de nouveaux aliments à son anxiété, la justifier et lui accorder plus de prétextes.»

... au syndrome psychologique.

Maladie imaginaire ? Non. L’hypocondrie est un syndrome actuellement classé « trouble de nature anxieuse » selon le DSM, ouvrage de référence aux États-Unis en psychologie et sur les troubles mentaux. Elle est même selon certaines sommités du monde médical, en passe de devenir le mal du siècle. Suivant une étude réalisée par l’institut de sondage TNS en 2012, 30% des actes médicaux ne seraient pas « pleinement justifier » en France.

Aux yeux du Professeur Lejoyeux, psychiatre à l’hôpital Bichat à Paris, cette tendance à se sentir plus malade qu’on ne l’est, est encouragée par une actualité sur la santé toujours plus alarmiste. « C’est la société tout entière qui nous pousse aujourd’hui en permanence vers l’hypocondrie » explique-t-il. Les affaires du Médiator et du Gardasil, celles liées au bisphénol A ou encore au chlorure d’aluminium et le matraquage médiatique les accompagnant, ont poussé les hypocondriaques refoulés à sortir du bois.

À vous, hypocondriaques, réels ou simulés, que vous souhaitiez juste rire un bon coup ou frôler la mort (gare aux enfants enrhumés), mettez de côté votre cancer de la flèche et rendez-vous dans les salles de cinéma mercredi prochain !

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L'auteur
Alexis Van Wittenberghe

Bio

Alexis Van Wittenberghe est un jeune journaliste qui étudie à l'ISFJ qui s'est spécialisé dans l'actualité de la recherche médicale.Voir plus

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