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Infections néonatales : un antibiotique dans le viseur

Rédigé par , le 05 August 2014 à 11h32

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©DURAND FLORENCE/SIPA

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Dans les années 60, un pic d’infections néonatales dues au streptocoque B était rapporté dans les registres des maternités, aux États-Unis et en Europe. Jusqu’ici, les causes de l’augmentation soudaine de ces infections était inconnues. Une équipe française apporte aujourd’hui la preuve que cette émergence était due à l’usage massif de tétracycline, un antibiotique largement utilisé à partir des années 50.

Le streptocoque B : à l’origine d’une des premières causes d'infections néonatales

Dans les années 60 aux Etats-Unis et en Europe, le streptocoque du groupe B était à l’origine de graves infections néonatales, et concernait environ 1 nouveau-né sur 2000. Cette bactérie située dans le tube digestif colonise les voies génitales et peut se transmettre au nourrisson au moment de l’accouchement. Aujourd’hui, chaque année en France, 800 infections de ce type surviennent, dont 50 à 100 létales. L’infection peut entraîner des séquelles sur le plan neurologique. La prévention de ces infections repose sur un dépistage en fin de grossesse ; si le test est positif, la mère reçoit pendant l’accouchement un traitement préventif.

Le streptocoque B était devenu résistant à un antibiotique massivement prescrit

Les chercheurs ont séquencé et comparé le génome de 230 souches de streptocoques datant des années 1950 à aujourd’hui, afin de retracer leur histoire évolutive. Ils ont alors constaté que 90% des souches récentes étaient devenues résistantes à un antibiotique largement prescrit dans les années 50 : la tétracycline. En clair, les bactéries les plus solides avaient été sélectionnées, renforçant la résistance  à l’antibiotique, et aboutissant à la situation observée dans les années 1960.

 «Son utilisation a provoqué un remplacement de la population des streptocoques par des souches plus virulentes et son impact continue de nos jours, alors même que la tétracycline n’est plus utilisée», souligne Philippe Glaser, le chercheur de l’Institut Pasteur qui a coordonné l’étude.

En élucidant les raisons de l'émergence des infections humaines à streptocoque B, cette étude a le mérite de démontrer l’impact à long terme de l’usage massif et non contrôlé des antibiotiques. Elle souligne ainsi la nécessité d’évaluer leur impact sur les populations bactériennes de notre flore intestinale…

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L'auteur
Marie Penavayre

Marie Penavayre

Rédactrice

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