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Préoccupation autour des médicaments peu rentables

Rédigé par , le 05 July 2017 à 12h39

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Certains médicaments anciens ne sont plus assez rentables.

Certains médicaments anciens ne sont plus assez rentables.

Depuis plusieurs années, les ruptures de stocks de médicaments dans les pharmacies sont de plus en plus courantes. Les motifs sont nombreux comme l’arrêt de la mise en vente pour les médicaments anciens et efficaces mais très peu rentables, ce qui suscite la préoccupation des professionnels de santé. 

Des médicaments très bon marché pour peu de malades

Par essence, les besoins médicaux de la population mondiale pour vivre plus longtemps et en meilleure santé sont immenses et infinis. Afin de les combler, la science et les technologies ne cessent de repousser leurs limites. La recherche et développement en santé humaine permet de mettre au point une grande variété de médicaments pour sauver des millions de vie.

Cependant, le processus de développement de médicaments est long et onéreux. En moyenne, quinze années et 720 millions d’euros sont nécessaires pour développer un médicament avant sa commercialisation. De plus, ce processus comporte un risque élevé. Seule une molécule sur douze est en effet mise sur le marché. Ainsi, la question de rentabilité est essentielle.

La rentabilité constitue d’ailleurs la problématique centrale des médicaments anciens. Vendus à prix bas, ils ne concernent qu’un nombre très restreint de malades. Malgré leur efficacité et leur utilité avérées, la production de ces molécules pas suffisamment rentables n’intéresse pas les grands laboratoires pharmaceutiques. Ces derniers préfèrent jeter l’éponge au lieu de subir des pertes importantes sur le long terme.

Des molécules anciennes menacées à terme de disparition

Malheureusement, la rentabilité n’est pas le seul facteur à l’origine des pénuries prolongées de médicaments anciens. Selon Pascal Paubel, pharmacien et chef de service à l’Agence générale des équipements et produits de santé de l’AP-HP, la massification des achats des hôpitaux est également mise en cause. Quand un laboratoire pharmaceutique est adjudicataire d’un contrat, les autres se désengagent du marché.

Cela a pour conséquence une réduction de l’offre et une augmentation significative du risque de pénuries. En même temps, les observateurs y voient une stratégie pour faire augmenter les prix sur le marché. En effet, quand l’arrêt de la vente d’un médicament n’est pas officiel, une rupture de stocks prolongée constitue toujours un bon moyen de pression.

Le phénomène continue de prendre de l’ampleur et menace de façon inquiétante l’accès aux médicaments essentiels. Par exemple, l’Association française d’urologie vient de dénoncer le prochain arrêt de la commercialisation d’une souche de BCG largement utilisée pour soigner différentes formes de cancer de la vessie. Pourtant, la seule alternative possible jusqu’ici est l’ablation, solution extrême et coûteuse. 

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La Rédaction

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