La pilule priverait-elle la femme de certains sentiments ?

Les femmes seraient-elles victimes de leur contraception ? Selon des chercheurs, les contraceptifs oraux rendraient la gente féminine incapable de discerner certaines émotions chez les autres.

Des femmes sans cœur ?

Les femmes, les hormones et une humeur changeante, voilà un trio dont on entend souvent parler. Dernière révélation en date : les contraceptifs oraux auraient pour conséquence de rendre les femmes moins sensibles aux émotions des autres. Celles-ci auraient en effet plus de mal à reconnaître des émotions telles que la tristesse ou la colère. Un constat qui mérite approfondissement quant on sait que les contraceptifs oraux font parti des médicaments les plus utilisés en France.

Si de nombreuses études ont pu démontré l'effet régulateur des contraceptifs oraux sur l'humeur des femmes (suite à la régulation du taux hormonal), d'autres mettent au contraire en cause l'aggravation des troubles de l'humeur causée par la pilule. D'autres effets psychologiques ont d'ailleurs été mis en avant récemment, tels que la modification des critères d'attirance sexuelle ou une jalousie plus intense chez les femmes en couple traitées par des contraceptifs oraux.

Une corrélation taux hormonal/humeur bien connue

À l'origine de ce constat, la comparaison par des chercheurs des réactions de femmes prenant ou non des contraceptifs oraux à différentes expressions faciales émotionnelles. Résultat : les femmes sous pilule mettaient beaucoup plus de temps à répondre et se trompaient souvent dans l'identification de l'émotion montrée, notamment dans les cas de la colère, de la tristesse et du dégoût. Aucune différence n'a été trouvée pour la joie et la peur.

Ces résultats doivent cependant être approfondis, le panel de l'étude étant très restreint (26 femmes sous contraception orale et 14 non-utilisatrices). On ne peut pour autant nier que cette étude s'inscrit dans un courant de recherche, qui a déjà démontré les effets des taux hormonaux sur l'empathie et la personnalité en général. En effet, la corrélation entre l'évolution des taux sanguins hormonaux et l'humeur au long des variations du cycle ovarien a été fermement établie et est bien connue de tous. 

La pilule se serait-elle fait un nouvel ennemi ?