Un laboratoire portable révolutionnaire pour des diagnostics plus rapides et moins chers

Une équipe de chercheurs de huit nationalités différentes vient de mettre au point un laboratoire d'analyse portable pluri-fonctionnel. Nul doute que ce petit concentré de technologie va faciliter le travail de nombreuses personnes sur le terrain.

Il n’est pas toujours aisé pour les médecins de faire leurs diagnostics quand l’environnement dans lequel ils sont effectués ne s’y prête guère. Les missions humanitaires, les programmes de contrôle sanitaire dans les pays en voie de développement, les accidents graves, sont autant de situations qui exigent l’intervention rapide du personnel de santé et qui vont être facilités grâce à un nouveau laboratoire portable, le LabonFoil systems, fruit d’une collaboration européenne dans le cadre du programme LABONFOIL.

Un projet international et transdisciplinaire

« Les chercheurs ont associé leurs compétences et expertise en microtechnologie, biologie moléculaire, matériaux et électronique » expose le docteur Ruano-López, coordinateur du projet. Le laboratoire portable a été développé dans le centre de recherche basque IK4-IKERLAN. Soutenu par l’Union Européenne à hauteur de 5,3 milliards d’euros, ce projet a réuni treize partenaires venus de huit pays qui ont combiné leurs compétences techniques et technologiques pour réaliser ce laboratoire portable.

Le LabonFoil pourra effectuer les prélèvements et analyser directement les informations collectées, faisant gagner un temps précieux aux médecins sur le terrain. Le lecteur portable pourra par ailleurs mémoriser les informations collectées sur une durée pouvant atteindre les dix jours pour une analyse postérieure. La machine dispose pour ce faire de trois cartes à puces et d’un timbre transdermique, tous réagissant à des composants chimiques ou organiques différents.

Un laboratoire, plusieurs fonctionnalités

La première de ces cartes aura pour but d’analyser la composition du sang des patients, permettant un diagnostic sur l’état vital de ces derniers et la présence ou non de certains cancers (comme les mélanomes ou celui du colon). Cette fonction a essentiellement été développée dans l’idée d’en faire profiter les régions les plus démunies du globe en matière d’analyse médicale.

La seconde puce servira aux analyses de l’environnement. Elle a la capacité d’observer la présence d’agents pathogènes à l’origine d’épidémie (comme les bactéries ou les virus) dans l’eau ou les aliments et de définir leur taux de concentration. Les usages liés à cette fonctionnalité sont vastes, il sera possible par exemple de procéder à des contrôles sanitaires dans les exploitations agricoles ou dans les usines de transformation alimentaire afin d’assurer la traçabilité et la sécurité alimentaire des produits. Cette capacité d’analyse associée à la mobilité de l’objet en fait un outil qui deviendra pour le moins nécessaire dans l’analyse de la pollution environnementale, notamment en cas de crise majeure.

Enfin, le timbre transdermique qui, associé à la troisième puce, sera capable pour sa part d’identifier la présence de drogue (et sa nature) dans l’organisme à travers la lecture de la sueur qui perle sur la peau. Un des usages envisagés ici est le contrôle routier. Les accidents de la route impliquant des personnes sous l’emprise de la drogue sont préoccupants pour l’ensemble des services de sécurité routière, aussi bien en France qu’à l’étranger. L’usage du laboratoire portable permettra ainsi de palier au manque d’équipement de détection des drogues chez les conducteurs.

Des entreprises espagnoles, irlandaises et danoises seraient déjà prononcées quant à une possible commercialisation du LabonFoil systems.