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L'acteur Robin Williams souffrait de bipolarité. De quoi s'agit-il ?

Rédigé par , le 14 August 2014 à 12h10

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Dès l’annonce de la mort de l’acteur, les centres de prévention du suicide ont connu une forte augmentation du nombre d’appels de détresse. Une nouvelle qui ébranle les personnes déjà fragiles, qui souffrent tout comme lui de troubles bipolaires. De quoi s’agit-il ? Comment reconnaître les symptômes ? Quels en sont les causes et les traitements ?

De l’euphorie à la dépression

Les personnes souffrant de trouble bipolaire oscillent entre des phases d’extrême exaltation, de périodes de profonde dépression et des phases d'humeur normale. Autrefois appelé psychose maniacodépressive, ce trouble touche 1 à 2 % de la population française. Souvent stigmatisée, la bipolarité est encore mal comprise, bien que fréquente et très invalidante.

La phase maniaque : une hyperactivité

Pendant la phase maniaque, la personne bipolaire est anormalement et continuellement exaltée, tout aussi euphorique qu’irritable. Elle a une extrême confiance en elle, ne permet aucune critique, et peut présenter un comportement agressif avec une absence totale d’inhibition et de tact. Cette exaltation de l’humeur s’accompagne d’une accélération du processus de la pensée et d’une hyperactivité motrice. Les pensées se bousculent au point que la personne passe constamment d’un sujet à l’autre sans aucune cohérence. Elle se montre parfois impatiente à l’égard de ceux qui ne peuvent pas suivre le fil de ses idées. Jamais fatiguée, la personne bipolaire entreprend plusieurs projets en même temps sans aucun sens du jugement. Son activité sexuelle est décuplée et ses désirs inassouvis. En phase maniaque, elle peut devenir méfiante et paranoïaque. Ses délires l’amènent à perdre contact avec la réalité ; et elle peut se sentir menacée et considérer que son entourage en veut à ses biens et à sa personne.

La phase dépressive : une perte d'énergie et de motivation

A l’inverse de ce que l’on appelle la « manie », la phase dépressive est caractérisée par une tristesse de l’humeur, un ralentissement de la pensée et un ralentissement moteur. La personne perd toute sa joie de vivre, a tendance à se dévaloriser et à culpabiliser, ce qui l’amène à avoir des pensées suicidaires. Elle présente des troubles de la concentration, des difficultés à formuler sa pensée, à tel point qu’elle peut être incapable de formuler une phrase complète. La moindre activité normalement appréciée devient pénible et sans intérêt. Continuellement fatiguée, elle présente également des troubles de l’appétit, du sommeil, et connait des pertes ou gains de poids.

Un retentissement psychosocial

La phase dépressive se distingue des dépressions habituelles, car chez la personne bipolaire, les variations de l’humeur sont hors de proportion avec les évènements. Le comportement est impulsif et il n’est pas associé à un facteur déclenchant.

Ces troubles amènent inévitablement un déséquilibre dans ses relations sociales et l’idée de suicide peut apparaître, selon elle, comme la seule solution pour soulager ses souffrances inexplicables.

Habituellement, les phases dépressives, maniaques, et les périodes dites normales se succèdent dans un cycle régulier. Mais certains patients présentent les deux types de symptômes à la fois. On parle alors d’un état mixte. Le patient présentera par exemple une hyperactivité associée à  un état dépressif.

Les premiers symptômes apparaissent dans la vingtaine. La durée des épisodes est de quelques mois, et ils surviennent environ tous les deux ans.

Quelles sont les causes de ce trouble ?

Les causes de ce trouble ne sont pas clairement déterminées. Bien que les données suggèrent l’existence de facteurs de vulnérabilité génétique, les chercheurs s’entendent sur le fait que les causes sont multiples, à la fois génétiques, psychologiques et environnementales. Certains auteurs considèrent que des troubles du comportement de l’enfant ou de l’adolescent comme l’hyperactivité ou la toxicomanie sont des manifestations précoces d’une maladie affective bipolaire ; d’autres au contraire affirment que ce type de symptômes est trompeur et peut conduire à un surdiagnostic, exposant la personne à de sérieux effets secondaires.

Un diagnostic difficile et des confusions fréquentes

Les symptômes du trouble bipolaire sont souvent confondus avec ceux de la schizophrénie ou du trouble de la personnalité borderline, car ces troubles ont en commun des variations de l’humeur et des hallucinations. Les erreurs de diagnostics et, par conséquent les erreurs de médication sont donc fréquentes...  

Comment le soigner ?

10 à 15 % des personnes non traitées se suicident

Le traitement des troubles bipolaires repose sur une prise en charge pharmacologique, souvent associée à une psychothérapie. Le traitement de base est le lithium. Il est utilisé pour stabiliser l’humeur et réduire la fréquence des crises. La prise en charge psychologique vise à soutenir le patient et à l’accompagner dans un processus d’acceptation de la maladie. Une évaluation rigoureuse et une prise en charge tôt et bien suivie permet ainsi au patient de bien répondre au traitement et, dans l’idéal, de l’intégrer dans sa vie quotidienne…

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L'auteur
Marie Penavayre

Marie Penavayre

Rédactrice

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