Un test sanguin prévient désormais de la maladie d'Alzheimer
Rédigé par Clémentine Billé , le 10 March 2014 à 15h51
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35 millions de personnes dans le monde sont atteintes par la maladie d’Alzheimer. Pourtant, aucun traitement n’existe à l’heure actuelle. Des scientifiques viennent de mettre au point un test sanguin qui permettrait de détecter la maladie avant que les symptômes apparaissent.
Les dépistages se multiplient sans forcément aboutir à des traitements, mais ils restent essentiels à la prévention des maladies. Il y a quelques jours par exemple, Allo-Médecins vous parlait du test de la mort, celui qui vous dit si vous allez ou non mourir dans les 5 ans à venir. Et si maintenant on vous disait que vous allez avoir l’Alzheimer ?
Fiable à 90%, le test sanguin prévoit la maladie pour les 3 ans à venir
La maladie d’Alzheimer ne connaît toujours aucun traitement pour guérir. Seul un accompagnement en centre spécialisé est possible. Des scientifiques américains des universités de Georgetown à Washington et Rochester à New-York ont mis au point un test sanguin pour détecter la maladie d’Alzheimer.
Première prouesse, ce test fiable à 90% peut déceler cette dégénérescence cérébrale avant même que les premiers symptômes apparaissent. « Notre nouveau test sanguin offre la possibilité d'identifier les personnes à risque de déclin cognitif progressif et peut changer la manière dont les patients, leurs familles et les médecins traitants envisagent de gérer la maladie », souligne le Dr Howard J. Federoff, principal auteur de l'étude, qui enseigne à l'Université Georgetown (Etats-Unis).
À l’heure actuelle, la maladie est souvent diagnostiquée à un stade déjà bien avancé. Outre le fait qu’une personne doive reconnaître qu’elle a des troubles de mémoire et veuille bien admettre la possibilité de la maladie, le coût de l’examen médical en fait reculer plus d’un. Il existe deux techniques : l’imagerie médicale (tomoscintigraphie par émission de positons (TEP)) ou une ponction lombaire afin d'analyser le liquide céphalo-rachidien du cerveau. Le faible coût du test sanguin est alors la deuxième prouesse.
L’Alzheimer détecté par l’étude des lipides
Cette étude, publiée dans la revue Nature Médecine attire les chercheurs français, et pour cause. 860 000 personnes en France souffrent de démence qui se rapproche de la maladie d’Alzheimer. L’Inserm (l’Institut de génétique et de biologie moléculaire et cellulaire) estime même que cette maladie atteindra 2 millions de personnes dans l’hexagone en 2020.
Pour trouver un traitement, encore faut-il savoir où se loge la maladie. Des années durant, les chercheurs ont hésité entre l’ADN ou les protéines. Cette fois-ci, les universitaires américains se sont attaqués aux lipides, des graisses produites par le corps. Comme la maladie d’Alzheimer paraît liée avec l’âge, seules des personnes de plus de 70 ans ont été cobayes. Ces 525 séniors étaient en bonne santé au moment du test, mais cinq ans plus tard, 28 d’entre eux développent la maladie. Dix lipides présentaient des taux particulièrement bas. La deuxième étape consistait alors à les comparer avec ceux de malades déclarés. Leur théorie est la suivante : la maladie débute avant les premiers symptômes, et les lipides s’amenuisent en même temps que les cellules meurent.
En 2050, 115 millions de personnes seront atteints par l’Alzheimer
« C'est une étape majeure vers la commercialisation de biomarqueurs pré-cliniques de la maladie qui pourraient permettre un dépistage à grande échelle des personnes à risques », souligne le Dr Federoff. Le directeur de l’étude, Mark Mapstone souligne ses propos en affirmant que d'ici deux ans, des tests seront effectués en clinique sur des personnes de 40 à 50 ans. L'objectif est alors d'établir un traitement préventif plus rapide.
Plus de 35 millions de personnes souffrent actuellement dans le monde d'Alzheimer, et l'Organisation mondiale de la santé (OMS) estime que ce nombre va doubler tous les 20 ans pour atteindre 115 millions de personnes en 2050. Pourtant, l’opinion publique semble moins enthousiaste que les scientifiques.
Grand nombre de personnes craignent de savoir qu’elles vont développer la maladie, et appréhender leur dépérissement plus tôt alors qu’aucun traitement n’existe à l’heure actuelle. Les scientifiques se penchent largement sur la question. Une piste émergerait à l’heure actuelle. La maladie d’Alzheimer aurait son origine dans le génome soit le code de l’ADN. Or, des scientifiques ont réussi à séquencer le génome de macaques, et réparer des fragments atteints. Avant, seul le remplacement de gènes par d’autres était possible. Ils vont maintenant effectuer des tests sur des Hommes, et envisagent de tester cette technique sur les personnes atteintes d’Alzheimer.