Nouvelle épidémie d’Ebola en RDC, plus de 700 morts au total
Rédigé par La Rédaction , le 09 April 2019 à 14h54
épidémie d'Ebola au Congo
Depuis le 1er août 2018, la République démocratique du Congo est confrontée à une épidémie d’Ebola dans le nord-est du pays. Après huit mois de lutte, les autorités sanitaires congolaises dressent un bilan de plus de 700 décès. L’épidémie a enregistré dernièrement une accélération soudaine, faisant craindre le pire.
Une centaine de morts en trois semaines et près de 300 cas suspects
Depuis le début de l’épidémie dans le Nord Kivu et en Ituri, le ministère de la Santé évoque 1 117 cas au total, dont 1 051 confirmés et 66 probables. Parmi les personnes infectées, 339 ont été guéries. Les autorités sanitaires mènent toujours des investigations sur 295 autres cas suspects. L’épicentre s’est déplacé de Mangina à Butembo-Katwa.
Cette nouvelle épidémie d’Ebola est la dixième sur le territoire congolais en un peu plus de quarante ans. Il s’agit aussi de la plus grave après celle de 2014, en Afrique de l’Ouest. Ces trois dernières semaines, le nombre des victimes est passé de 600 à 702. Toutefois, le ministère de la Santé et ses principaux partenaires, le Fonds des nations unies pour l’enfance et l’Organisation mondiale de la santé, a affiché leur volonté de reprendre la lutte. Par ailleurs, pour une meilleure efficacité, ils envisagent d’associer à la « riposte anti-Ebola » les populations locales.
Une campagne de vaccination à grande échelle pour stopper l’épidémie
Une vaste campagne de vaccination a été lancée pour endiguer la progression de l’épidémie. Pour la première fois, les populations à risque ont été vaccinées à grande échelle contre cette fièvre hémorragique. Selon le ministère de la Santé, pas moins de 95 000 personnes ont reçu une dose du vaccin rVSV-Zebov des laboratoires pharmaceutiques Merck. Cela va permettre de sauver des milliers de vie.
Atteindre ces chiffres constitue une véritable prouesse. Une étude publiée récemment dans la revue médicale The Lancet Infectious Diseases révèle une défiance de la population envers les autorités congolaises. De même, sur 961 personnes interrogées, seulement 61 % affirment être favorables à la vaccination. Ce qui influe sur la transmission du virus.
D’après Patrick Vinck, chercheur à l’université de Harvard et auteur de l’étude, cette défiance envers les institutions congolaises s’explique en grande partie par la mauvaise gouvernance et des décennies de violences. Une prise de conscience des dirigeants et de la population s’avère essentielle pour l’adoption des comportements recommandés. Cela serait un pas énorme vers l’éradication de la maladie.
