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Sida : réduction du risque de sclérose en plaques chez les séropositifs

Rédigé par , le 05 August 2014 à 16h03

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Une étude révèle que l'infection par le VIH (Virus de l'Immunodéficience Humaine) est associée à un risque significativement moindre de développer une sclérose en plaques, une maladie chronique qui touche le système nerveux central. 

La sclérose en plaques : une maladie neurologique et auto-immune

La sclérose en plaques est une maladie neurologique chronique, souvent invalidante, qui touche le système nerveux central (cerveau et moelle épinière). Son diagnostic est particulièrement difficile car les symptômes varient beaucoup d'une personne à l'autre et d'un moment à l'autre chez une même personne. Il peut s’agir de troubles moteurs dus à une faiblesse musculaire, de troubles de la mémoire ou de la concentration, de signes oculaires entraînant une gêne visuelle, de troubles de l'équilibre, une fatigue extrême...

Cette maladie touche le jeune adulte (autour de 30 ans) et particulièrement les femmes. Avec plus de 80 000 personnes atteintes en France, elle représente la première cause de handicap sévère non traumatique chez les trentenaires.

La sclérose en plaques est une maladie auto-immune, c’est-à-dire que le système de défense du patient (qui détruit normalement tout ce qui est étranger à l’organisme) attaque les propres cellules de l'individu.

VIH : facteur protecteur de la sclérose en plaques ?

Il faut savoir qu’il n’existe actuellement aucun traitement qui permet d’éliminer complètement le VIH de l’organisme. Les seuls traitements existant à ce jour consistent à bloquer la multiplication du VIH et ainsi de garder un système immunitaire opérationnel.

Les chercheurs ont travaillé dans la continuité d’une précédente étude qui avait déjà observé la relation entre le VIH, son traitement, et la sclérose en plaques, mais qui n’était pas concluante en raison d’un trop faible échantillon. La spécialiste Mia van der Kop de l'université de la Colombie-Britannique, rappelle aujourd’hui que les symptômes d’un patient souffrant de sclérose en plaques avaient totalement disparu après un traitement anti-VIH : la thérapie prévenait et traitait en même temps le VIH et la progression de la sclérose en plaques.

L’équipe a donc mené une étude comparative à partir d’une immense banque de données hospitalière : les chercheurs ont comptabilisé les cas de sclérose en plaques parmi 21 207 porteurs du VIH, et parmi près de 5,3 millions de personnes séronégatives, hospitalisées pour d’autres raisons. Résultats : les patients porteurs du VIH étaient beaucoup moins nombreux à développer une sclérose en plaques. D’après les estimations, ils avaient entre 62 % et 85 % moins de risque de contracter une sclérose en plaques par rapport à la population générale.

Les chercheurs en ont conclu que l’infection au VIH était associée à une réduction significative du risque de développer une sclérose en plaques. Reste à savoir si le facteur protecteur de la maladie tient au VIH ou à son traitement…

« Si de nouvelles études démontrent qu'il y a un effet protecteur du VIH (et/ou de ses traitements) et si son ampleur est similaire à nos ratios (...), il s'agirait du plus important facteur protecteur jamais observé pour la sclérose en plaques. »

Des pistes expliquant les liens éventuels entre VIH et sclérose en plaques

Comme les auteurs de l’étude le soulignent, il s’agit d’une « observation statistique », qui n’offre par conséquent pas d’explication valide sur l’éventuel lien entre le VIH, son traitement, et la sclérose en plaques. Ils suggèrent néanmoins que cette association pourrait inclure une immunosuppression induite par l’infection au VIH et/ou son traitement : ces derniers pourraient supprimer d’autres virus impliqués dans le développement de la sclérose en plaques...

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L'auteur
Marie Penavayre

Marie Penavayre

Rédactrice

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