Des chercheurs remontent jusqu'aux origines du sida

Le virus du sida est apparu sous forme pandémique dans les années 1970. Depuis ce temps, la maladie s’est propagée et touche aujourd’hui plus de 40 millions de personne. Les origines de toutes les souches du sida ont enfin été dévoilées. Un nouveau pas pour la recherche où l’on recherche toujours activement un vaccin et des médicaments efficaces.

Le virus s’est transmis par les singes

Le virus possède quatre souches différentes : les souches M, N, O et P. L’origine des souches M et N a été découverte il y a quelques temps mais l’origine des souches O et P restait un mystère. Lundi 2 mars 2015, les travaux d’une équipe de chercheurs ont été publiés, levant ainsi le mystère autour de l’origine du virus du sida. On sait désormais que les quatre souches du sida se sont transmises chez l’homme par le singe. Les souches M et N sont liées au chimpanzés du Cameroun et ont été identifiées il y a quelques années déjà. Le groupe M correspond à la souche pandémique qui touche 40 millions de personnes dans le monde.

Ce sont les souches O et P qui restaient jusqu’alors inconnues et qui ont particulièrement intéressé les chercheurs. Le groupe P n’a été détecté que chez deux individus tandis que le groupe O a touché près de 100 000 personnes dans plusieurs pays d’Afrique centrale et occidentale. On sait désormais que ces deux souches ont été transmises par les gorilles du sud-ouest du Cameroun.

Une infection simienne à l’origine du virus

Ces travaux menés par Martine Peeters, virologue de l’Institut français pour la recherche et le développement (IRD) et de l’Université de Montpellier ont été publiés dans les Comptes rendus de l’Académie américaine des sciences (PNAS). La virologue a pu définir les différentes origines à partir d’analyses génétiques prélevées dans les excréments de certains chimpanzés et gorilles du Cameroun, du Gabon, de la République Démocratique du Congo et l’Ouganda.

En clair, le virus du sida est à l’origine d’une transmission entre les grands singes du sud du Cameroun et les hommes, que l’on appelle « infection simienne ». L’infection serait survenue durant des chasses, par des morsures par une bête infectée ou par une blessure faite lors du dépeçage de l’animal. Il est également possible que cela ce soit transmis par la consommation de viande.

Ce fléau qui se transmet par voie sexuelle et sanguine n’est contrôlé par aucun vaccin efficace et les médicaments connus jusqu’alors ne permettent pas de guérison totale. Les chercheurs espèrent que la découverte des origines liée à la recherche médicale permettra un jour de trouver un moyen efficace de guérir et de prévenir le virus.