Nourrisson : un boîtier pour mieux surveiller leur santé

Voilà cinq ans maintenant que le CHU de Nîmes à lancer sa plateforme de rencontre entre médecins et industriels pour développer des projets de recherches autours de la santé. Parmi ces projets, celui de rendre de la liberté aux nourrissons fragiles, qu'ils soient malades ou prématurés, en remplassant les machines permettant de surveiller leur état de santé par un seul boîtier transportable, est en passe de devenir une réalité.

C’est l’histoire de la rencontre entre deux hommes, Massimo di Maio, chef du service pédiatrie au CHU de Nîmes et Denis Coulon, ingénieur et patron de Bodysens, une jeune société nîmoise spécialisée dans les capteurs nouvelle génération. L’idée était à l’époque de redonner de la liberté aux nouveau-nés en les séparant de tout l’appareillage médical dont ils ont droit d’habitude pour surveiller leur santé.

Sans fils et sans danger

Après deux ans de travail acharné, la société et l’hôpital ont finalement déposé un brevet et testé un premier prototype : un petit boîtier de quelques centimètres carrés qui peut se glisser sous les vêtements du nourrisson, le tout sans fil et sans danger pour le bébé. En effet, le système mis au point par la société Bodysens utilise la transmission par radio plutôt que le wifi ou le bluetooth. Cette nouvelle technologie, développée pour un usage à proximité du nouveau-né est actuellement en cours d’observation pour voir s’il présente un risque pour la santé.

Par le biais de ce système, les services de néonatalogie pourront surveiller jusqu’à huit nourrissons simultanément en suivant des critères de développement différents comme les constantes cardiaques ou la saturation en oxygène dans le sang. Par ailleurs, le boitier étant propre à chacun, celui-ci pourra être programmé pour déclencher une alerte adaptée à la pathologie et l’état de santé du nouveau-né.

La liberté pour les parents aussi

Mais plus qu’assurer le confort du nourrisson, cette nouvelle technologie se veut aussi pour les parents. Elle permet de « redonner aux parents la liberté de se promener avec leur bébé dans les bras, (…), d’éviter de les inquiéter inutilement » se réjouit le docteur di Maio. Cette nouvelle forme de monitoring (le fait de suivre l’état de santé du nouveau-né) en plus d’être moins intrusive, permettra de débarrasser la pièce où sont installés les enfants, des écrans de contrôle et des autres machines qui souvent démoralisent ou font peur aux parents.

Le prototype fonctionne bien. Néanmoins, il reste encore beaucoup de chemin à parcourir avant une industrialisation et donc le début des évaluations cliniques. « On est au début de l’aventure » précise le docteur di Maio, la société Bodysens doit encore lever des fonds pour pouvoir se lancer sur le marché et développer sa production. « Si l’idée parait simple, la mise en œuvre reste complexe. Ce serait plus facile d’arriver avec un produit clé en main auquel médecins et patients devraient s’adapter » explique Denis Coulon, or il s’agit ici de se plier aux besoins bien particuliers des patients.

Médecins et industriels au rendez-vous

Le CHU de Nîmes a mis en place depuis cinq ans déjà une plateforme permettant la rencontre entre médecins qui connaissent parfaitement les besoins des patients et les industriels, dont les ressources techniques et technologiques sont importantes, mais qui généralement connaissent mal le domaine de la santé. Six pôles sont ainsi représentés : la recherche clinique, les interfaces vasculaires, la biologie, l'imagerie, l'ophtalmologie et la réeducation.

Près d'une cinquantaine de professionnels participent actuellement à cette entreprise, accompagnant les projets de recherche, de leur conception à leur commercialisation. Dix-neuf brevets  en tout ont déjà été déposés et une trentaine de projets de recherche sont actuellement en cours.