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Un tiers des accouchements par césarienne pourrait être évité en France

Rédigé par , le 19 August 2014 à 12h08

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accouchement césarienne

Selon une étude récente, 1 femme sur 5 accouche par césarienne en France de nos jours. Parmi ce nombre, près d’un tiers auraient pu être évitées. C’est une augmentation conséquente du nombre de césarienne ces quatre dernières années. 

21% des naissances en France en 2010 ont été réalisées par césarienne

Il y a eu la tendance en faveur de la césarienne nommée Too posh to push (trop classe pour pousser) en Angleterre qui avait séduit de nombreuses femmes pour différentes raisons (des raisons de confort, de douleurs) mais également des célébrités bien connues telles que Claudia Schiffer, Victoria Beckham et Madonna. Au Brésil également, la césarienne fait des adeptes avec 80% des naissances en clinique privée réalisées grâce à cet acte chirurgicale. La France elle aussi n’est pas en reste. La césarienne est de plus en plus pratiquée, bien qu’elle ne soit pas nécessaire dans de nombreux cas.

La césarienne est normalement réservée aux accouchements difficiles ou qui présentent des risques. Si le bébé se présente par le siège ou si la mère a une pathologie, la césarienne représente une sécurité pour la santé de la femme et du nouveau-né. Il existe d’autres situations, par exemple si la mère a un bassin trop étroit, si elle subit une angoisse psychique lié à un viol… Mais aujourd’hui, plusieurs femmes demandent l’opération pour des raisons non médicales, pour mieux s’organiser, pour ne pas avoir mal ou mieux se préserver.

Une  thèse de doctorat en épidémiologie réalisée par une sage-femme (Bénédicte Coulm) précise que « près d'un tiers des césariennes avant travail réalisées en France en 2010 seraient potentiellement évitables ». Le travail a été réalisé auprès de 14.681 femmes en 2010. Il a permis de montrer le nombre anormalement élevé de césariennes non nécessaires. En 2010, 176.000 césariennes ont été réalisées au total en France soit prévues soit en urgence, ce qui équivaut à 21% des naissances.

Les césariennes non nécessaires sont plus fréquentes en clinique privée

L’étude apporte également des éléments de réponse sur quelles sont les femmes qui recourent le plus à cette opération, dans quels milieux elles sont issues et quelles en sont les raisons. 70 à 78% des césariennes sont réalisées sur des fœtus qui se présentent en siège, bien que cela ne nécessite pas toujours une intervention chirurgicale. Autre facteur de cette accroissement du nombre de césariennes pratiquées, ce sont les femmes de plus de 35 ans qui demandent le plus la césarienne. De plus, la césarienne est deux fois plus fréquente chez les femmes obèses pour faciliter l’accouchement et éviter les problèmes d’extraction du fœtus.

Un facteur qui joue énormément est le statut de l’établissement dans lequel l’accouchement est réalisé. Dans les cliniques privées, les césariennes non nécessaires sont plus fréquentes. Cela s’explique par la protection moindre contre les risques pour les chirurgiens du privé que du public. Il existe aussi des disparités conséquentes d’une région à une autre avec 23% de taux de césarienne en Île-de-France contre 14% en Franche-Comté. Les femmes habitant à Neuilly ou dans le XVIème arrondissement ont plus de probabilité de subir une césarienne que les futures mères habitant dans le XIIème arrondissement.

D’autres chiffres, ceux de 2009, démontrent qu’une naissance sur cinq est réalisée par césarienne en France. En 1991, ce chiffre n’était qu’à 14%. De plus, parmi tous les accouchements, 7% sont des césariennes programmées et non décidées en urgence.

Or, ce mode d’accouchement n’est pas une intervention légère. Lorsque la mère présente une pathologie ou s’il existe des risques à un accouchement par voie basse, la césarienne est plus sûre pour la santé de la mère mais aussi du bébé. En revanche, il s’agit d’une intervention chirurgicale, donc des risques infectieux ne peuvent être écartés. Par ailleurs, un risque de phlébite est souvent présent. Mais le risque le plus dangereux est celui de la rupture utérine, présent dans 0.1 à 0.5% des cas. Ces ruptures utérines sont responsables de mortalité maternelle inférieure à 1% et de mortalité infantile entre 3 à 6%. 

Si rien ne s'y oppose expressément, la naissance par voie naturelle est conseillée fortement car elle est moins risquée.

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L'auteur
Céline Le Goff

Céline Le Goff

Rédactrice

Bio

Céline, étudiante en droit, a rejoint le journal pour l'été 2014 en tant que rédactrice. Voir plus

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