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Embryon sans ovule, bébé sans maman

Rédigé par , le 16 September 2016 à 11h58

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La fécondation de l'ovule est essentiel à la procréation sexuée. Des chercheurs viennent de contourner cette étape clé.

La fécondation de l'ovule est essentiel à la procréation sexuée. Des chercheurs viennent de contourner cette étape clé.

La fécondation d’un ovule par un spermatozoïde constitue un des principes fondateurs de la production sexuée. Pourtant, cela est en passe d’être contourné. Des chercheurs ont en effet réussi à faire naître des souriceaux sans féconder des ovules. Les bébés souris sont en bonne santé et se développent normalement. 

Bientôt des mammifères parthénogénétiques

Les scientifiques ont longtemps cru que produire une descendance de mammifère viable sans féconder un ovule par un spermatozoïde était impossible. Une étude réalisée conjointement par des chercheurs de l’Université de Bath au Royaume Uni et de l’Université de Ratisbonne en Allemagne vient de remettre en cause ce dogme. Ils ont produit des bébés souris à partir de parthénotes haploïdes.

Ces embryons particuliers sont en réalité des ovocytes non fécondés manipulés pour évoluer en embryons. En général, leur durée de vie est seulement de quelques jours, le processus de développement étant conditionné par l’entrée d’un spermatozoïde. Pour cette expérience, les chercheurs ont stimulé des ovocytes de souris femelles. Il est toutefois possible d’obtenir ces parthénotes à partir d’autres cellules qu’un ovocyte.

Selon le Dr Tony Perry, co-auteur de l’étude, les résultats de cette recherche présentent deux intérêts majeurs. Les scientifiques ont mis en évidence que le spermatozoïde peut être activé par des cellules autres qu’un ovule. En outre, il n’y a pas eu fécondation.

De nombreuses perspectives pour l’avenir

D’après le Dr Tony Perry, des années de recherches sont encore nécessaires pour comprendre et affiner cette technique. Néanmoins, les applications possibles sont nombreuses. Elle ouvre notamment de nouvelles voies dans le domaine de la procréation médicalement assistée pour traiter l’infertilité et les problèmes de reproduction. Son taux de réussite de 24% est d’ailleurs largement supérieur aux 2% du clonage.

De même, cette technique pourrait servir à préserver des espèces en voie de disparition. Dans la nature, il est courant de retrouver la naissance vierge ou parthénogenèse aussi bien chez des plantes que chez des insectes et des vertébrés comme le gecko. Les embryons se développent pleinement et donnent des petits normaux et bien portants.

Pour sa part, Simon Fishel, biologiste et directeur général de la clinique privée Care Fertility en Grande Bretagne, soulève des questions éthiques. Il rappelle que le caractère non viable des parthénotes a justifié leur utilisation en tant que source de cellules souches. Par ailleurs, il convient d’évaluer les risques pour l’ADN si la technique est rapportée à l’homme. 

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La Rédaction

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