Une agilité mentale plus développée grâce à un apprentissage multilingue précoce
Rédigé par La Rédaction , le 11 February 2016 à 12h45
Les enfants bilingues disposeraient d'une meilleure capacité mémorielle que des enfants ne maîtrisant qu'une seule langue.
Les enfants bilingues accusent une certaine lenteur à maîtriser leurs vocabulaires. Par contre, ils sont plus agiles mentalement que les enfants unilingues. Cela leur confère une plus grande capacité à résoudre les problèmes. Tel est le résultat d’une étude menée par les chercheurs de l’Université de Concordia à Montréal.
Flexibilité cognitive et capacité d’inhibition importantes
Afin d’aboutir à cette conclusion, les chercheurs ont réalisé cette expérience sur des enfants âgés de 24 mois, puis de 31 mois. Ils ont soumis aux exercices de la catégorisation inversée et de la contradiction des formes 43 enfants unilingues et 39 enfants bilingues parlant français et anglais. Ils ont observé une plasticité mentale et une capacité d’inhibition plus importantes chez ces derniers.
La flexibilité cognitive se définit comme la capacité de passer rapidement et de manière fluide d’un mécanisme de traitement des informations à un autre. Un manque de flexibilité se traduit par la difficulté à modifier la perception d’un concept. Quant à l’inhibition, elle sert de filtre et de contrôle de la cognition. Un déficit de la capacité d’inhibition se manifeste souvent par des réponses impulsives.
Selon les chercheurs, les meilleurs résultats obtenus par les enfants bilingues s’expliquent par le mécanisme d’inhibition sémantique lors du passage d’une langue à une autre. Ils ont acquis la faculté d’ignorer certaines informations non pertinentes face un contexte précis. Ils arrivent à supprimer automatiquement les cognitions inappropriées.
Points forts des enfants bilingues comparés aux unilingues
La mémoire et l’attention sélective constituent les premiers points forts des enfants bilingues par rapport aux enfants unilingues. Lors des différents exercices d’agilité mentale tels que les jeux de cubes, de formes et de couleurs, ils ont fait preuve d’une grande aptitude à choisir des éléments en particulier parmi les stimuli visuels, sensoriels et auditifs.
Grâce à leur vocabulaire plus enrichi, les enfants bilingues ont aussi une meilleure capacité de concentration face aux interférences provoquées intentionnellement par les scientifiques. Plus ils ont acquis de duos de mots dans les deux langues comme « chien » et « dog » plus ils développent leur agilité d’esprit. Ainsi, ils réussissent plus facilement les tests cognitifs.
D’après Jean-Marie Annoni, professeur de neurologie à Fribourg et spécialiste du langage, le cerveau d’un individu bilingue est également plus entraîné que celui d’un unilingue. Cela est dû à l’augmentation de sa réserve cognitive par le passage fréquent d’une langue à une autre. Celle-ci varie suivant l’éducation et le mode de vie. Un cerveau doté d’une réserve élevée est moins exposé aux maladies comme l’Alzheimer.
