Suggestions

Spécialités les plus consultées

Suggestions

Choisissez une région

Espace Pro
/ / GPA : l’abandon d’un enfant trisomique par les parents adoptifs

GPA : l’abandon d’un enfant trisomique par les parents adoptifs

Rédigé par , le 05 August 2014 à 15h41

Vous aimez cet article ?
mère porteuse GPA adoption enfant trisomique trisomie 21

Une GPA (Gestation pour Autrui) avait mal tournée il y a six mois en Thaïlande et les actes du couple adoptif avaient choqué la population. Cette histoire nous fait réfléchir à deux fois sur la moralité et le caractère éthique de la GPA. 

La mère porteuse enceinte d’un fœtus sain et d’un fœtus atteint de trisomie 21

Couple hétérosexuel ne pouvant procréer, deux australiens se sont rendus en Thaïlande pour avoir recours à une mère porteuse. Ils ont alors signé un contrat avec Patthraramon Janbua, une thaïlandaise de 21 ans cherchant de l’argent pour résoudre les problèmes financiers de sa famille. La GPA a été réalisée avec l’ovocyte d’une donneuse thaïlandaise et les spermatozoïdes du père australien. Jusque-là tout allait bien, sauf que lors d’un examen prénatal, les médecins ont observé que la jeune femme de 21 ans était enceinte de deux jumeaux dont l’un était en bonne santé et l’autre était atteint de trisomie 21 et souffrait de problèmes cardiaques.

Selon les dires de la mère porteuse, les parents lui auraient demandé d’avorter du garçon trisomique de manière sélective. Cela consiste à injecter un produit létal à l’un des fœtus qui restera in utero, une fois mort, jusqu’au terme du développement de l’autre fœtus. La mère accouche alors de deux enfants, l’un mort et l’autre vivant. Cette pratique est extrêmement controversée dans le monde médical.

La mère porteuse a refusé la proposition. Etant bouddhiste et très croyante, elle a décidé de continuer la grossesse jusqu’à terme. Les parents ont versé la somme de 1673 dollars au cours des premiers mois et avaient promis de verser le reste (2341 dollars) après la naissance. Cependant, lorsque la jeune femme accouche à l’hôpital de Bangkok, les parents n’adoptent que la petite fille saine et abandonnent le garçon trisomique. De plus, ils ne payent pas la mère entièrement et ne lui versent pas les 2341 dollars promis. Le petit garçon dénommé Gammy est alors pris en charge par la mère porteuse.

Un appel aux dons qui a ramené près de 64 000 dollars pour l’éducation du garçon trisomique

La jeune tha?landaise avec le petit Grammy Cr?dits photo : DAMIR SAGOLJ/REUTERSPatthraramon Janbua a été privée de moyens puisqu’en Thaïlande, la GPA n’est autorisée que si le couple est marié. Or les australiens n’étaient pas mariés. La mère porteuse ne disposait donc d’aucun recours et d’aucun argent. Elle a lancé un compte sur le site Go Fund pour récolter les soins nécessaires à l’éducation du petit Gammy. Les internautes, émus par l’histoire, ont été très généreux et la jeune mère a reçu environ 64 000 dollars en près de 10 jours.

Grâce à cet argent récolté, le garçon désormais âgé de 6 mois a pu être hospitalisé pour une infection pulmonaire. Son état de santé reste inquiétant. Quant à elle, Janbua a exprimé son désarrois et a appelé les thaïlandaises à la vigilance « Ne pensez pas qu'il ne s'agit que d'argent, a-t-elle confié au Sydney Morning Herald. Si quelque chose tourne mal, personne ne vous aide et si le bébé est abandonné de la société, nous devons en prendre la responsabilité. »

Les parents ont rétorqué que tout ceci n’était que mensonge et qu’ils voulaient adopter les deux enfants mais en ont été empêché à cause de problèmes juridiques. Ils ont indiqué ne pas avoir été mis au courant de la trisomie du garçon mais seulement de ses problèmes cardiaques. Ils réfutent aussi avoir demandé à la mère porteuse d’avorter. Enfin, selon eux, le contrat prévoyait l’accouchement dans un grand hôpital international de Thaïlande. Or, la jeune Thaïlandaise est allée accoucher dans un autre établissement. Par conséquent, l’accord entre les deux parties était nul et non applicable. Janbua aurait alors refusé de leur donné le garçon.

Les autorités australiennes ont ouvert une enquête pour éclaircir l’affaire. Cette histoire n’a pas seulement déclenché l’émotion de la population mais également son indignation contre une pratique contestée. La GPA, loin d’être acceptée unanimement, pose des problèmes éthiques et moraux. A voir les faits de ce scandale, on peut se demander quelles sont les limites d’un eugénisme de plus en plus croissant.

Vous aimez cet article ?
L'auteur
Céline Le Goff

Céline Le Goff

Rédactrice

Bio

Céline, étudiante en droit, a rejoint le journal pour l'été 2014 en tant que rédactrice. Voir plus

commentaires