Royaume-Uni : un nourrisson meurt d’une bactérie présente dans sa perfusion
Rédigé par Emmylou Drys , le 05 June 2014 à 11h30
Quatorze bébés sont encore malades, infectés par la bactérie présente dans leurs perfusions.
Dimanche 1er juin, un nouveau- né est décédé à Londres à l’hôpital Guy’s and St Thomas, infecté par sa perfusion. Les enquêtes sont en cours pour déterminer définitivement la responsabilité des différents acteurs et prendre les mesures qui conviennent.
Cet événement laisse comme un goût amer de déjà-vu. Fin décembre, c’était en France que ce drame arrivait. Rappelez-vous, quatre bambins avaient trouvé la mort à Chambéry en Savoie à cause d’une bactérie présente dans les poches de transfusion alimentaire. Cette dernière n’avait pas été identifiée mais les laboratoires responsables de la production de ces poches de transfusion avaient été suspendus de production. Le même scénario va-t-il se rejouer en Grande-Bretagne ? Apparemment oui…
La bactérie bacillus cereus responsable
Les premières investigations supposent que la bactérie coupable de la mort du nouveau-né s’appelle bacillus cereus. Responsable de nombreuses intoxications alimentaires, elle peut chez l’adulte causer nausées, diarrhées et autres douleurs abdominales. Chez le nourrisson, ses effets sont différents du fait du système immunitaire très faible du bébé qui ne peut se défendre face à l’infection.
Le nourrisson infecté a alors développé une septicémie [infection qui se propage par voie sanguine d’origine bactérienne, ici probablement due à la bacillus cereus]. Très dangereuse, cette pathologie implique un traitement d’urgence médical immédiat. Le petit enfant n’a malheureusement pas survécu. Nous n’avons cependant pas plus d’informations sur les modes de prise en charge par l’hôpital du nouveau-né ni sur les protocoles de contrôle du produit à la fois au laboratoire de production mais également au sein du centre hospitalier.
Les enquêteurs à l’affût
Les enquêteurs sanitaires anglais poursuivent leurs recherches afin de confirmer le rôle de la bactérie qui pourrait être à l’origine de la septicémie du bébé décédé. Selon PHE [Public Health England], agence appartenant au Ministère de la Santé qui a pour mission de protéger et améliorer la santé de la Nation au sens large, ces cas sont "étroitement liés" aux lots des liquides administrés par voie intraveineuse aux nouveau-nés pour les nourrir.
Le laboratoire ITH Pharma, qui fabrique le produit en question veut travailler main dans la main avec les spécialistes : «ITH Pharma a été très attristé d'apprendre la mort d'un bébé à l'hôpital. (...) Nous coopérons pleinement avec l'enquête et nous faisons tout ce que nous pouvons pour établir les faits aussi vite que possible» a déclaré Karen Hamling, la directrice de l’entreprise.
Quatorze autres nouveau-nés, nourris de manière intraveineuse par les mêmes poches de transfusion sont toujours malades dans les hôpitaux de Brighton, Cambridge et Luton. Bien que des analyses et recherches complémentaires soient nécessaires, PHE affirme que ces cas de bébés contaminés sont « étroitement liés » au liquide des perfusions.
