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Le traitement du cancer par l’immunothérapie : une solution prometteuse ?

Rédigé par , le 03 June 2014 à 16h30

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cancer immunothérapie mélanome protéine Yervoy

A l’occasion du Congrès Mondial de Cancérologie à Chicago, les résultats de trois essais cliniques sur les effets de l’immunothérapie ont suscité un fort intérêt dans le cadre de la lutte contre le cancer. 

L’immunothérapie a déjà su prouver un impact considérable contre le mélanome, cancer agressif de la peau, et est maintenant envisagé comme traitement contre d’autres cancers. Cette méthode consiste à stimuler le système immunitaire du patient contre les cellules cancéreuses, en stoppant ou modifiant l’activité de certaines protéines.

25% de réduction du risque

Les résultats de trois essais cliniques ont été présentés lundi 2 juin au congrès. Le premier essai clinique comportait 951 participants. La moitié a été traitée avec la molécule Yervoy, qui a été approuvée en 2011 par l’Agence Américaine des Médicaments (FDA) pour traiter le mélanome métastatique inopérable, et des placebos ont été administrés à l’autre moitié. Cette molécule stimule le système immunitaire en bloquant la protéine CTLA-4, utilisée par les cellules cancéreuses pour réguler à la baisse le système immunitaire. Parmi ces 951 participants, un grand nombre avait une forte probabilité de rechute car les mélanomes s’étaient propagés dans leurs ganglions lymphatiques, qui sont le lieu de prolifération et de différenciation des cellules immunitaires. Trois ans après le début de l’essai clinique, les chercheurs ont pu évaluer le taux de survie sans rechute. Le taux était de 46,5% pour ceux traités avec Yervoy contre 34,8% pour ceux traités avec des placebos. Il y a donc eu une réduction du risque de près de 25% grâce à la molécule.

Le second essai clinique comprenait 411 participants atteints de cancer de la peau. Les chercheurs leur ont administré l’anticorps MK-3475 (Lambrolizumab) du laboratoire américain Merck. Cet anticorps bloque la protéine PD-1, qui concourt également à la suppression du système immunitaire. Dans ce groupe de personnes, le taux de survie était d’environ 69% et le cancer a répondu au traitement dans 34% des cas.

Le dernier essai clinique comptait 94 malades souffrant d’un mélanome inopérable et testait la combinaison de 2 anticorps, Yervoy et Nivolumab. Cela a permis une survie de 3 ans et demi de ces malades, ce qui représente le double des résultats obtenus pour les précédentes études menées avec ces mêmes anticorps mais utilisés séparément. Sur ce sujet, le Docteur Sznol, cancérologue à l’université de Yale a souligné « il y a encore peu, la durée médiane de survie des malades diagnostiqués d'un mélanome avancé était à peine d'une année ou moins et seulement de 20 à 25% survivaient deux ans ».

Des effets secondaires nuancent les résultats positifs

Le professeur Alexander Eggermont, directeur général du centre du cancer Gustave Roussy, a souligné que « cet essai clinique avec l'Ipilimumab (Yervoy), est le premier à montrer que nous pouvons peut-être donner ces nouveaux agents d'immuno-thérapie plus tôt dans le cours de la maladie quand ils peuvent être plus efficaces et potentiellement guérir plus de malades ». En effet, ce traitement est également efficace à des stades moins avancés du cancer.

Un avenir de l’immunothérapie en tant que traitement pour des cancers autres que le mélanome est envisagé et pourrait être un traitement adéquat. Cependant, il ne faut pas ignorer les effets secondaires considérables que ce traitement a engendrés dans les 3 essais techniques. Au cours du premier, 5 personnes sont décédées et 52 ont dû arrêter pour causes de problèmes de santé. Dans le second essai, 8% des personnes ont eu des effets secondaires sévères et 4% ont dû arrêter le traitement. Ces effets sont très variables, le patient peut être sujet à une fièvre ou des courbatures, une perte d’appétit et de poids, une grande fatigue, une réaction dépressive, des troubles digestifs ou encore une baisse des plaquettes. 

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L'auteur
Céline Le Goff

Céline Le Goff

Rédactrice

Bio

Céline, étudiante en droit, a rejoint le journal pour l'été 2014 en tant que rédactrice. Voir plus

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