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Les protéines animales, aussi dangereuses que le tabagisme ?

Rédigé par , le 07 March 2014 à 14h54

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Bacon,œuf, fromage fondu, le sandwich ultra protéiné par excellence.

Bacon,œuf, fromage fondu, le sandwich ultra protéiné par excellence.

Alors qu’une étude vient de paraitre aux États-Unis, dénonçant les risques liés à une consommation excessive de protéines, le monde scientifique se divise sur la question entre les anti-alarmistes et ceux qui voient les protéines comme la nouvelle bête noire de la santé.

« L’abus de protéines nuit gravement à votre santé »

Valter Longo, professeur de biologie spécialisé en biologie cellulaire et en génétique, directeur de l’USC Longevity Institute et qui a participé à l’étude certifie que : consommée en trop grande quantité à l’âge adulte, les protéines, notamment d’origine animale (comme l’œuf, les produits laitiers ou la viande), peuvent mener à un décès prématuré. Les diètes de type Paleo ou Atkins sont entre autres pointées du doigt pour leur teneur (trop) riche en protéines.

Selon le scientifique, les adultes devraient réduire leur consommation de protéines jusqu’au moment où, l’âge faisant, le corps  réclame de lui-même un apport protéiné plus important.

L’étude a été réalisée dans le cadre du programme National Health and Nutrition Examination Survey (le NHANES) et a été menée auprès de 6381 personnes âgées de cinquante ans et plus. Les scientifiques ont relevé qu’une forte présence de protéines dans le corps favorisait la production de l’hormone IGF-1 (sécrétée par le foie). Cette dernière jouerait un rôle dans l’apparition de cancers ou de maladies comme le diabète pouvant entrainer une mort prématurée. Pour les chercheurs américains, le risque de contracter des complications liées à une consommation trop importante de protéine serait aussi élevé que celui lié au tabagisme.

Sachons raison garder

Cette information a été contredite par le docteur Peter Emery, directeur du département de nutrition au King’s College à Londres.  « J’encourage à la prudence quand vient le temps d’analyser des études du genre, tout particulièrement quand il s’agit de nutrition puisqu’il est très difficile de démêler un nutriment ou une composante diététique d’une autre » a-t-il expliqué à nos confrères du Guardian.

Relever les effets des nutriments sur la santé n’est pas chose aisée. Les conséquences potentiellement néfastes d’une alimentation riche en protéines ne sont pas avérées, d’autres éléments dans la viande peuvent être à l’origine de ces effets, de même que le mode de vie et les habitudes alimentaires peuvent être la cause de problèmes de santé similaire.

« On peut y voir des associations en croyant découvrir un lien de cause à effet alors qu’il n’y en a pas » souligne par ailleurs le professeur Emery.

Marie-Caroline Gaillard, que nous avons interrogé à ce sujet, est nutritionniste et rappelle pour sa part l’importance des protéines animales dans l’alimentation. En effet, ce sont les seules qui apportent tous les acides aminés essentiels bonnes pour la santé : elles jouent notamment un rôle dans la croissance des cheveux, de la peau et des ongles, dans le brûlage des graisses et contre l’arthrose, le cholestérol et le diabète. Cette étude, si elle ne vante pas les mérites des protéines, permettra au moins de mettre en avant l’importance de suivre un régime alimentaire varié et équilibré.

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L'auteur
Alexis Van Wittenberghe

Bio

Alexis Van Wittenberghe est un jeune journaliste qui étudie à l'ISFJ qui s'est spécialisé dans l'actualité de la recherche médicale.Voir plus

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