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Captagon : cette drogue qui ôte la peur aux djihadistes

Rédigé par , le 09 July 2015 à 12h08

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Saisie de 789 kg de captagon en Bulgarie. Crédit : Reuteurs-Nikolay Doychinov

Saisie de 789 kg de captagon en Bulgarie. Crédit : Reuteurs-Nikolay Doychinov

Pas de douleur, pas de peur et pas de sentiments, mais quelle est cette drogue utilisée par les combattants du groupe État Islamique ? Cette petite pilule blanche fabriquée à base d’amphétamines, d’ecstasy et de caféine est devenue l’un des fructueux business des djihadistes. Le trafic de cette drogue leur permet notamment de s’offrir des armes et d’organiser des opérations militaires. 

Le captagon, un ancien antidépresseur

Le captagon, c’est cette fameuse petite pilule blanche qu’utilisent en masse les djihadistes du groupe État Islamique. Inventée en 1961 et originellement prescrite contre l’hyperactivité, la dépression ainsi que la narcolepsie, l’OMS l’a classée depuis 1986 dans la liste des substances psychotropes. Dans le début des années 2000, le captagon a commencé à faire l’objet d’un impressionnant trafic en Turquie et en Syrie où cette dangereuse drogue est envoyée à destination des pays du Golfe.

Aujourd’hui elle est au cœur d’une nouvelle polémique. Ôtant toute peur, toute douleur et tout sentiment, le captagon fait le bonheur des djihadistes de Daech mais également celui du Front Al-Nosra et des soldats de l’armée syrienne libre. Sur un reportage réalisé et diffusé par Arte, on y voit un trafiquant expliquant les effets de la pilule : « Ça donne la pêche, tu te mets à combattre sans te fatiguer. Tu marches droit devant toi. Tu ne connais plus la peur. Les combattants l’utilisent pour veiller, pour contrôler leurs nerfs et pour augmenter leurs performances sexuelles ».

Une drogue essentielle pour l’armée de combattants de Daech qui sont alors prêts à tout. « On les frappait et ils ne ressentaient pas la douleur. La plupart d’entre eux rigolaient alors qu’on les bourrait de coups » témoigne un officier de la brigade des stupéfiants de Homs.

Captagon : une drogue qui paye

Les petites pilules sont devenues une véritable aubaine des djihadistes pour renflouer les caisses. Son prix se fixe entre 5 et 10 dollars le paquet et les recettes récoltées permettent aux combattants de s’offrir de nombreuses armes et d’organiser d’impressionnantes opérations militaires. L’expert Radwan Mortada, interviewé par Arte explique : « Un sac qui contient 200 000 pilules rapporte un demi-million de dollars » alors qu’il ne coûterait que quelques milliers de dollars à peine à fabriquer.

Difficile de réaliser l’ampleur des effets de ces médicaments ainsi que son influence dans les pays du Moyen-Orient. Produite principalement en Syrie, le captagon n’est pas utilisée que par les combattants mais aussi par les populations souffrant des pressions économiques et psychologiques.

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L'auteur
Charlotte Canonne

Charlotte Canonne

Rédactrice

Bio

Passionnée de journalisme et de littérature Charlotte a rejoint le journal d'Allo-Médecins en janvier 2015.Voir plus

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