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Anorexie : addiction ou phobie

Rédigé par , le 09 June 2016 à 11h59

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L'anorexie pourrait être une forme de plaisir addictif à la perte de poids.

L'anorexie pourrait être une forme de plaisir addictif à la perte de poids.

Longtemps considérée comme une phobie : la peur de grossir, l’anorexie mentale s’expliquerait plutôt par le plaisir addictif de perdre du poids. Tel est le résultat d’une récente étude réalisée par l’Institut National de la Santé et de la Recherche Médicale. Ce trouble du comportement alimentaire affecte plus les jeunes filles. 

Eprouver du plaisir en regardant des images de maigreur

De précédentes études ont déjà remis en cause la phobie de la prise de poids comme élément déclencheur et critère d’entretien de l’anorexie mentale. Celles-ci ont émis l’hypothèse que les malades éprouveraient du plaisir à perdre du poids. Avec son équipe, Le Pr Gorwood a voulu vérifier cette hypothèse en pratiquant un test pour mesurer leurs réactions émotionnelles face à des images de maigreur.

Les chercheurs ont étudié un groupe de 70 patientes atteintes d’anorexie mentale et un groupe témoin de 20 individus sains. La mesure de la réaction émotionnelle a été faite avec un test de conductance cutané pour être objective. Lors de la présentation des images, celui-ci mesure le taux de sudation de la peau d’un individu et reflète son état émotionnel.

Chez les deux groupes, les images de personnes normales et en surpoids n’ont pas produit de réactions particulières. Par contre, les images corporelles de maigreur ont déclenché chez les patientes présentant des troubles du comportement alimentaire des émotions évaluées comme positives. Aucune réaction n’a été constatée chez le groupe témoin.

Aborder autrement le traitement de l’anorexie mentale

En l’absence de progrès concrets dans la prise en charge des malades, le Pr Gorwood suggère une remise en question des critères de diagnostic de cette pathologie. Il va dans le sens de la présidente de la FNA-TCA ou Fédération Nationale des Associations d’aide aux Troubles du Comportement Alimentaire. Danielle Castellotti a en effet affirmé que l’anorexie mentale a été abordée dans le mauvais sens.

La forte probabilité que la maladie fasse partie du registre des addictions pourrait ainsi aider à améliorer sa prise en charge. Selon le Pr Gorwood, les médecins se trouvent dans une impasse thérapeutique. Il n’existe aucun médicament disponible pour traiter l’anorexie mentale. Or, elle a le taux de mortalité suicidaire le plus élevé des pathologies mentales.

Par ailleurs, le peu d’efficacité de l’arsenal thérapeutique à la disposition des médecins a aussi pour effet un faible taux de guérison. 33% des patientes traitées uniquement évoluent vers une rémission réelle. Cette proportion correspond aux cas les moins sévères de l’anorexie mentale. La thérapie de pleine conscience pourrait constituer une solution. 

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La Rédaction

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