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Quand la malbouffe nous écœure des aliments sains

Rédigé par , le 01 September 2014 à 13h11

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Une étude de l’Université de Sydney montre que des rats nourris à la malbouffe finissent, au bout d’un certain temps, par bouder les autres aliments plus sains. Comment une alimentation riche en graisses exerce-t-elle cette attraction irrésistible, au point de modifier le comportement alimentaire ? Existe-t-il une dépendance à la malbouffe comme il existe une dépendance à la cigarette ? 

Un lien étroit entre malbouffe et dépendance

Les chercheurs ont conditionné des rats à associer des indices sonores avec une saveur spécifique : les rats recevaient une récompense à chaque fois qu’ils identifiaient correctement la substance. Ils les ont ensuite soumis pendant deux semaines à deux régimes alimentaires très différents : les uns suivaient un régime alimentaire très gras, tandis que d’autres bénéficiaient d’une alimentation équilibrée. L’équipe a alors constaté que les rats nourris à la malbouffe continuaient à répondre aux signaux liés à la saveur dont ils avaient abusé. Devenus obèses au bout de quelques jours, ils n’évitaient plus ces aliments, et n'avaient aucun appétit lorsqu'on leur présentait une nourriture saine. A l’inverse, les rats nourris avec un régime alimentaire sain évitaient ces aliments, conformément au mécanisme inné qui protège contre la suralimentation.

Un cercle vicieux

De nombreuses études montrent que la malbouffe entraîne des changements structurels et fonctionnels du système nerveux, de la même façon qu’une drogue comme l’héroïne. C’est en piratant les circuits de récompense du cerveau que la malbouffe exerce son pouvoir dépendant. L’arrivée d’un signal annonçant une récompense provoque un comportement gratifiant qui fournit une motivation nécessaire pour une nouvelle recherche de récompense. Le recours répété à ces substances modifie donc indéfiniment les circuits neuronaux dans un cercle vicieux qui finit par inhiber toute récompense liées aux aliments plus sains.

Sachez qu’une consommation excessive de graisse, comme de sucres, entraîne aussi une reconfiguration du système hormonal de l’organisme. Plus on mange gras, moins le cerveau devient sensible aux hormones qui régulent notre appétit. Notre cerveau réclamera toujours plus de graisses car il perd la capacité à réagir à ses hormones, rendant ainsi difficile un retour à une alimentation normale.

Ces résultats rappellent une autre étude tout aussi inquiétante, qui montrait qu'une alimentation trop grasse conduisant à une perte irréversible de l'odorat, avec des conséquences sur le comportement alimentaire. Ces conclusions témoignent toutes du pouvoir de la malbouffe sur la régulation de notre appétit et sur ce que nous ingérons au quotidien. Il est certain qu'un laboratoire pharmaceutique parviendra bientôt à créer un médicament visant à se désintoxiquer de la malbouffe... D'ici-là, la solution pour se sortir de ce cercle infernal passe par une modification rigoureuse de son hygiène de vie.

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L'auteur
Marie Penavayre

Marie Penavayre

Rédactrice

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