Pénurie de dons de spermatozoïdes et d’ovocytes

Chaque année, 3 500 couples hétérosexuels infertiles font une demande de dons de gamètes en France. Malheureusement, l’offre ne couvre pas la demande. Le temps d’attente est assez long, en particulier concernant les dons d’ovocytes. Ainsi, l’Agence de la biomédecine vient de lancer une campagne pour sensibiliser les donneurs potentiels. 

Entre 24 et 36 mois de délai d’attente pour un don

Pour les couples souffrant d’infertilité, les méthodes de procréation médicalement assistée ou PMA constituent l’unique espoir pour avoir des enfants. En 2015, seulement 255 hommes ont fait des dons de spermatozoïdes et 540 femmes des dons d’ovocytes. Comparés à 2014, ceux-ci ont respectivement augmenté de 7% et 8%. Toutefois, leur nombre reste insuffisant pour répondre aux 3 500 demandes annuelles de dons de gamètes.

D’après l’Agence de la biomédecine, au moins 860 donneuses et 45 donneurs supplémentaires par an sont nécessaires pour remédier à la pénurie actuelle de dons de gamètes. Pour cause, un don d’ovocyte ne peut être attribué qu’à deux couples receveurs selon le Dr Françoise Merlet, responsable de l’AMP et du don de gamètes à l’Agence de la biomédecine.

La réticence des donneuses s’explique principalement par la complexité du processus de don d’ovocytes. A l’inverse du don de spermatozoïdes, celui-ci est plus long et plus contraignant. Le prélèvement demande une hospitalisation de 24 heures. Auparavant, elles doivent recevoir durant 10 à 12 jours des injections pour stimuler la maturation des ovocytes.

Nécessité de diversification des origines ethniques

En plus de l’insuffisance des donneurs et des donneuses, l’allongement de la file d’attente est également causé par leur manque de diversité d’origine. A titre d’exemple, les donneurs et les donneuses d’origines asiatique et africaine manquent cruellement. Or, les couples demandeurs de dons de gamètes veulent avoir des enfants avec les mêmes caractéristiques qu’eux.

Pour mieux sensibiliser les donneurs et les donneuses potentiels, l’Agence de la biomédecine rappelle que le don de gamètes demeure gratuit et anonyme. Les hommes de 18 à 45 ans sont autorisés à faire des dons de spermatozoïdes, de même que les femmes âgées de 18 à 37 ans. La seule et unique condition requise est d’être en bonne santé.

Non considérée comme une solution éthiquement envisageable, la rémunération des donneurs et des donneuses a été rejetée par le Comité consultatif national d’éthique ou CCNE. Ainsi, le gouvernement envisage l’ouverture de la PMA à toutes les femmes, peu importe leur situation matrimoniale et leur orientation sexuelle. La proposition sera faite lors de la révision de la loi de bioéthique.