Suivi gynécologique, le rôle méconnu des sages-femmes

Selon une enquête publiée en 2017 par Le Monde, les Françaises se plaignent des difficultés auxquelles elles font face pour trouver un gynécologue et obtenir rapidement un rendez-vous. Pourtant, il leur est possible de s’orienter vers les sages-femmes pour un suivi gynécologique. Malheureusement, ce rôle demeure peu connu.

Des consultations de prévention chez les femmes en bonne santé

Les sages-femmes exercent une profession médicale au même titre que les médecins. Suivant les dispositions du Code de la santé publique, elles sont habilitées à réaliser des consultations de suivi gynécologique de prévention et de contraception pour toutes femmes en bonne santé. Il ne s’agit pas de se substituer aux gynécologues et aux médecins généralistes, ni d’offrir aux patientes des soins de mauvaise qualité.

Ayant bénéficié d’un enseignement théorique en gynécologie et de stages cliniques, les sages-femmes sont qualifiées pour pratiquer un examen clinique complet et les actes nécessaires au suivi des patientes. Elles accomplissent aussi des échographies gynécologiques de surveillance et de dépistage. Par ailleurs, elles réalisent les consultations préconceptionnelles dans le cadre d’un projet de grossesse.

En matière de contraception, les sages-femmes sont autorisées à prescrire n’importe quel type de contraceptif, des contraceptifs locaux aux contraceptifs intra-utérins. Elles doivent prendre en compte le mode de vie et les choix des femmes. Elles sont compétentes pour procéder aux examens complémentaires indispensables avant leur prescription. Elles pratiquent aussi les interruptions volontaires de grossesse médicamenteuses.

Un rôle de dépistage des pathologies graves et des malformations

Les attributions des sages-femmes ne se limitent pas uniquement aux consultations de suivi gynécologique de prévention et de contraception chez les femmes en bonne santé. Elles ont les compétences pour réaliser le dépistage de pathologies comme les cancers féminins, les infections sexuellement transmissibles et le VIH. Cela se fait par palpation des seins, frottis cervico-vaginaux ou prescription d’analyses de sang.

Dès le diagnostic d’une pathologie ou la présence de signes évocateurs de maladie, les sages-femmes sont tenues d’orienter leurs patientes vers un gynécologue ou un médecin généraliste selon Sophie Guillaume, présidente du Collège National des Sages-femmes. Elles ne sont pas habilitées à les prendre en charge sauf dans certains cas d’affections gynécologiques mineures comme une infection urinaire basse.

Dans le cadre du suivi de grossesse sans risque, les sages-femmes sont autorisées à effectuer des échographies. De même, elles peuvent prescrire des examens ayant pour but la détection d’une malformation congénitale comme la trisomie 21. Pour une prise en charge efficace des patientes, la collaboration entre sages-femmes, gynécologues et médecins généralistes revêt une importance capitale.