Faire don d’un rein à un proche malade

La greffe de rein constitue l’opération de transplantation d’organe la plus fréquente en France. Pour la seule année 2016, environ 3 600 greffes ont été réalisées dans l’Hexagone. 576 d’entre elles ont été possibles grâce au don d’un proche. Pourtant, les appréhensions concernant cette intervention chirurgicale sont toujours persistantes. 

Des risques relativement faibles pour les donneurs

Malgré que la transplantation rénale soit de nos jours une opération fréquente, le prélèvement de rein reste un acte chirurgical. Ainsi, il comporte des risques qui relèvent de l’anesthésie, de l’intervention elle-même, et des suites post-opératoires immédiates et éloignées. Néanmoins, les risques et les complications sont limités. Une étude menée en France a révélé que 97% des donneurs vivants sont en bonne santé physique et mentale.

D’après l’Agence de la Biomédecine, sur la base des données du registre relatif au suivi des donneurs vivants d’organes, les problèmes sont minimes et passagers. Il s’agit notamment de douleurs au niveau de la cicatrice, d’infections urinaires et d’hypertension artérielle. Le risque d’insuffisance rénale sévère est cependant inférieur à la population générale.

Jean-Michel Coq, psychologue au Samu et à l’hôpital Necker à Paris, explique les inquiétudes autour du don de rein par les angoisses de démembrement. Pour beaucoup, accepter de donner son rein revient à se disloquer. Pour d’autres, le lien charnel constitue le frein. Le don de rein est perçu par certains comme une perte d’un bout affectif de soi-même.

Ne pas avoir peur d’être donneur pour un proche

Donner un rein est un geste noble qui sauve une vie. Comme il est parfaitement possible de vivre normalement avec un seul rein, il ne faut pas avoir peur d’être un donneur vivant pour un proche. A ce jour, la transplantation rénale est le meilleur moyen de traiter l’insuffisance rénale chronique pour augmenter la chance de survie du malade.

Le prélèvement de rein est entièrement pris en charge. En effet, les frais médicaux précédant le don, l’hospitalisation et le suivi du donneur sont couverts par l’établissement préleveur et l’assurance maladie du donneur. Les frais non médicaux pour les transports et l’hébergement le sont aussi. Les donneurs exerçant une activité professionnelle bénéficient d’une indemnité journalière pendant l’arrêt de travail.

Par ailleurs, grâce aux progrès de la médecine et de la technologie, l’intervention a beaucoup évolué. Plus de 80% des interventions sont réalisées avec la cœlioscopie. Assistée par vidéo, cette méthode offre l’avantage de limiter les incisions et les douleurs post-opératoires. Après l’opération, le donneur n’a pas besoin de suivre un traitement médicamenteux, ni un régime.