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Médecins du Monde : « La faim justifie des moyens »

Rédigé par , le 15 juin 2014 à 07h00

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L’ONG Médecins du Monde a publié jeudi dernier une enquête à l’occasion de la journée mondiale contre la faim  qui a lieu ce dimanche 15 juin. Les conclusions du rapport indiquent que chaque jour, une personne précaire sur deux en France ne mange pas à sa faim. 

Dans sept centres de soins des plus grandes villes de France, 346 individus ont été sondés, d’avril à mai 2014, afin de rendre compte de l’état de santé des personnes précaires. Parmi eux, 97 % sont des migrants pour lesquels se faire une place dans le pays des Droits de l’Homme n’est pas tous les jours facile. Médecins du Monde (MdM) a mesuré la quantité et la qualité de l’alimentation, les moyens d’approvisionnement et l’état de santé de ces sondés.

Moins de 3.5 € par jour pour manger

Les conclusions de cette enquête sont inquiétantes et alarmantes. Une personne précaire sur deux affirme ne pas manger à sa faim, souvent ou parfois. Deux tiers des sondés dépensent moins de 3.5 € par jour pour se nourrir et les personnes qui dorment dehors vivent avec moins de 2 €. MdM avance aussi que 50 % des adultes et 20 % des enfants n’ont pas mangé pendant au moins une journée entière au cours du dernier mois.

Comment cela s’explique-t-il ? Premièrement, la raison est évidemment financière. Deuxièmement, les personnes précaires manquent d’information et ne savent pas à qui s’adresser quand elles sont dans le besoin. Troisièmement, cela est également lié au statut administratif (par exemple, si la personne est sans papier elle ne va pas penser à demander de l’aide) et au logement, souvent précaire quand ces personnes en ont un.  

Des conséquences sur la santé

Mal se nourrir n’est pas sans conséquences pour la santé. Ces individus précaires sont exposés à des problèmes de poids : une perte conséquente dans la plupart des cas, mais aussi, même si cela peut sembler contradictoire de prime abord, une surcharge pondérale du fait d’une alimentation non équilibrée.

Une telle alimentation expose également à des pathologies chroniques comme le diabète ou encore des maladies cardiovasculaires. D’après le rapport, « plus de 3 personnes sur 10 présentent au jour de l’enquête une pathologie chronique ou aigüe en lien possible avec une mauvaise alimentation. L’état de santé se dégrade avec les conditions de logement précaire et la durée de présence sur le territoire. »

Les recommandations de MdM

Dans un premier temps, Médecins du Monde plaide pour une meilleure communication. Les personnes souffrant de précarité doivent être mieux informées concernant l’accès à l’alimentation et les dispositifs existants, par exemple savoir quels sont les sites de distribution de nourriture les plus proches de chez eux.  De plus, ces individus doivent pouvoir être au courant de leur état de santé ainsi que savoir quels sont leurs droits.

Ils militent également, parmi d’autres propositions, pour que tous aient accès à l’eau potable, pour développer des aides alimentaires « adaptées et ciblées » et pour améliorer les actions de prévention des maladies, notamment les dépistages. 

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L'auteur
Emmylou Drys

Emmylou Drys

Rédacteur

Bio

Emmylou Drys est rédactrice, spécialisée dans les questions médicales.Voir plus

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