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Essais médicaux sur rongeurs : à 80% inefficaces pour l'homme

Rédigé par , le 14 April 2014 à 17h30

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Steve Perrin, chercheur américain, a récemment dénoncé dans le magazine scientifique Nature ce scandale à grande conséquence financière. 

Steve Perrin explique que la recherche médicale souffre d’un mauvais fonctionnement. En effet, les tests moléculaires sur les rongeurs qui ont été un succès se poursuivent ensuite cliniquement, sur l’homme. Mais souvent, quand on entame cette procédure, certes nécessaire mais très coûteuse, on se rend compte que dans la plupart des cas, le résultat n’est pas concluant. Selon Steve Perrin  : "Même quand les études sur l'animal suggèrent qu'un traitement sera efficace et sans danger, plus de 80 % des médicaments potentiels échouent quand on les teste sur les gens". Une perte de temps et d’argent.

Une expérience personnelle

Steve Perrin est directeur général et directeur scientifique de l’ALS Therapy Development Institute et a lui-même vécu cette expérience. Cet Institut travaille sur la maladie neuronale ALS ou SLA en français (sclérose latérale amyotrophique), une dizaine de traitements moléculaires avaient démontré leur efficacité sur des rongeurs. Pour autant, arrivé au stade de l’essai clinique sur l’homme, plus aucun d’entre eux ne présentait de perspectives de guérison efficace pour le patient.

En 2008, un traitement expérimental à base de lithium avait vu sa promotion faite dans les Proceedings de l’Académie des sciences américaines, vantant les qualités de cet élément chimique qui freinerait la progression de la maladie. Les tests avaient été concluants à la fois sur les rongeurs et sur un petit groupe de patients expérimentateurs. Résultat : un grand nombre de personnes atteintes de la maladie s’était ruées sur le lithium et avaient tenté d’en faire un traitement sans avis médical. Il est donc en plus de tout cela nécessaire de prendre garde aux informations délivrées aux personnes :  un engouement de la sorte entraine souvent de graves conséquences sur la santé des personnes.

Au final, Steve Perrin se veut être la voix qui fera changer les choses. Tout le corps médical doit prendre conscience de cette perte de centaines de millions de dollars qui pourrait également éviter des pertes de vies humaines.

Tester des molécules sur souris oui, mais à bon escient

Malgré cette annonce choc, Steve Perrin n’est pas un de ces opposants aux tests sur les animaux. Il ne dénonce pas la discutable cruauté de ces actes ni ne remet en cause la nécessité de ces expériences pour faire avancer la science. Pour autant, il explique qu’une meilleure gestion est possible et surtout utile. Il préconise de prendre plus de temps pour vérifier le bon fonctionnement d’un traitement sur souris, en le testant à plusieurs reprises, sur une durée d’environ 18 mois,  avant d’entamer les procédures d’essais cliniques très onéreuses.

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L'auteur
Emmylou Drys

Emmylou Drys

Rédacteur

Bio

Emmylou Drys est rédactrice, spécialisée dans les questions médicales.Voir plus

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