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Étudiants en médecine, ils s’exercent au toucher vaginal sur des patientes endormies

Rédigé par , le 03 February 2015 à 10h55

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C’est Metronews qui révèle les détails de son enquête ce mardi 03 février 2015, une révélation des plus choquantes ! Des étudiants en médecine de Lyon s’entraîneraient au toucher vaginal sur des patientes endormies sans leur consentement, au bloc opératoire. Mis en ligne sur le site de l’université, le document officiel présentant cette pratique a été dénoncé par un pharmacien. Zoom sur cette polémique…

Une information démentie

Disponible à la vue de tous, ce document est mis en ligne dans la rubrique « formation » du site de l’Université de médecine de Lyon-Sud. C’est écrit noir sur blanc, les étudiants doivent impérativement être présents à 8h30 au bloc opératoire le matin afin de pratiquer un « TV » ou toucher vaginal sur des patientes sous « AG » ou anesthésie générale.

Depuis le signalement de ce texte par un pharmacien sur Twitter, le document a été retiré du site Internet et la présidente de l’UFR, Caroline Burillon, s’explique : "Les médecins n’abusent pas de la personne qui est endormie. On travaille ensemble, et à l’occasion de la chirurgie, l’interne et l’externe vont apprendre”. Selon elle, les étudiants et leurs superviseurs n’abusent pas des patientes, maladroitement, elle ajoute : "On pourrait effectivement demander à chaque personne l’accord pour avoir un toucher vaginal de plus mais j’ai peur qu’à ce moment-là, les patientes refusent." C’est bien là tout le problème, si ces dernières refusaient, n’est-ce pas condamnable de le pratiquer «  en cachette » sans leur accord ?

 L’Ordre des Médecins est d’ailleurs convaincu que ces pratiques ne sont éthiquement pas réalisables : "Si des faits de cette nature s’étaient produits, l’Ordre ne doute pas un instant que des professionnels de santé, infirmiers, aides-soignants, travaillant au sein de cet établissement auraient saisi les instances compétentes ». Quant au principal médecin instructeur, il nie en bloc les accusations.

Des patientes subissent des touchers vaginaux sans donner leur accord Credit : Fotolia.com Photographee.eu

Du viol couvert ?

La situation est délicate puisque dans le droit, les lois sur le consentement des patients au bloc opératoire sont floues. Même s’il est obligatoire de demander au patient s’il accepte qu’un étudiant soit présent durant son opération, ainsi que la description précise des actes qu’il pourrait y effectuer, rien n’est spécifiquement précisé sur le déroulement de chaque acte.

Malgré les nombreux démentis, la pratique est courante et ce sont les étudiants eux-mêmes qui en témoignent. Par le biais d’Internet, notamment sur leurs blogs, ils attestent avoir réalisé des touchers vaginaux sur des patientes endormies. Certains l’ont dénoncé et d’autres ne sont pas choqués, puisque selon eux « elles ne le savent pas ».

Martin Winckler, médecin et auteur du livre Le patient et le médecin s’insurge contre cette pratique et estime qu’elle reflète "le manque de respect chronique des médecins français, en particulier gynécologues, comme de l'absence de réflexion éthique des enseignants en médecine français." Il témoigne auprès de metronews en expliquant que les médecins ont tendance à prendre les patients pour des cobayes. Selon lui ces actes sont honteux et n’hésite pas à clamer que "Non seulement c’est un viol, mais c’est un viol couvert par les personnes responsables". Pour le moment, cette prise de parole semble être l’unique dénonciation de ces actes choquants, de quoi semer la panique chez les futures patientes endormies sous anesthésie générale…

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L'auteur
Charlotte Canonne

Charlotte Canonne

Rédactrice

Bio

Passionnée de journalisme et de littérature Charlotte a rejoint le journal d'Allo-Médecins en janvier 2015.Voir plus

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