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Prolia, un médicament aux effets indésirables graves

Rédigé par , le 29 June 2018 à 12h29

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L'arrêt du Prolia pourrait provoquer un effet rebond et, ainsi, des fractures spontanées.

L'arrêt du Prolia pourrait provoquer un effet rebond et, ainsi, des fractures spontanées.

L’ostéoporose a longtemps été perçue comme une conséquence inéluctable du vieillissement. Pourtant, il s’agit d’une véritable affection. Malheureusement, certains médicaments destinés à la traiter sont soupçonnés de provoquer des effets indésirables graves. Tel est notamment le cas du Prolia. En France, une enquête de pharmacovigilance vient d’être lancée.

Un effet rebond chez les patientes dès l’arrêt du traitement

L’ostéoporose est une maladie qui est caractérisée par une grande fragilité osseuse. Le Prolia, commercialisé par le laboratoire AMGEN, inhibe la fabrication de cellules responsables de la destruction osseuse. A son arrivée sur le marché, ce médicament était considéré comme une révolution dans la prise en charge de l’ostéoporose d’après le Pr Olivier Lamy, médecin-chef au Centre des maladies osseuses de l’Hôpital universitaire de Lausanne.

Ayant un mécanisme physiopathologique précis, le Prolia présente en plus des bénéfices bien supérieurs comparés aux molécules disponibles auparavant. Toutefois, ce médicament serait à l’origine d’effets secondaires graves selon le PR Olivier Lamy. Il pourrait causer des fractures vertébrales multiples spontanées. Le médecin et son équipe sont les premiers à les signaler dès 2015.

Ces effets indésirables s’expliqueraient par un effet rebond. Pendant la durée du traitement, la production des cellules qui détruisent les os est stoppée. Par contre, une fois que les patients arrêtent de prendre du Prolia, le processus reprend à une grande vitesse. Cela entrainerait une baisse brutale de la densité osseuse et des fractures spontanées.

Des effets secondaires déjà connus mais un lien encore à établir

Ces effets indésirables sont connus depuis quelques années. En 2015, le Pr Olivier Lamy a constaté trois cas suspects. Ce n’est qu’en décembre 2016, avec la signalisation d’au moins quatorze autres cas, que le médecin a fait le lien avec le Prolia. Il parlait de réveil brusque et synchronisé des différents facteurs cellulaires de destruction osseuse. Le médicament ne fait que les endormir temporairement.

Le Prolia, à base de dénosumab, n’est pas le seul traitement mis en cause. D’autres molécules comme les biphosphonates engendreraient également des fractures selon le Dr Raphael Meier, médecin au Service de chirurgie viscérale des Hôpitaux universitaires de Genève. De plus, ces fractures, sous forme de cassure nette et transversale, surviennent sans traumatismes.

D’après l’Agence française du médicament, seulement onze cas ont été recensés depuis 2011 dans l’Hexagone. De même, elle estime que le lien entre le Prolia et les effets secondaires est encore à vérifier. Pourtant, les doutes sur ce médicament ne sont pas nouveaux. Prescrire, une revue médicale indépendante, l’a classé parmi les médicaments à écarter dès 2013.

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La Rédaction

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