Mobilisation mondiale contre l’antibiorésistance

Selon l’Organisation Mondiale de la Santé, l’antibiorésistance est devenue ces dix dernières années une réelle menace au niveau mondial tant pour la santé humaine que pour la sécurité alimentaire et le développement. Désormais, la résistance aux antibiotiques est susceptible d’affecter n’importe qui à tout âge et dans n’importe quel pays. 

Nécessité d’un plan d’action mondial pour une efficacité optimale

Depuis la découverte de la pénicilline, l’usage des antibiotiques a révolutionné la pratique de la médecine humaine et animale. Les antimicrobiens ont permis de lutter contre une multitude de maladies et de sauver des millions de vie. Si l’antibiorésistance des micro-organismes peut survenir par adaptation naturelle à leur environnement, l’utilisation massive des antibiotiques a fortement contribué à l’accélération du processus.

Ces abus ne concernent pas seulement les hommes mais également les animaux et les usages agricoles. Ainsi, une réponse multisectorielle est indispensable pour endiguer ce phénomène. Dans ce contexte, l’Organisation Mondiale de la Santé a élaboré avec l’Organisation Mondiale de la Santé Animale et l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture un plan d’action global contre l’antibiorésistance.

Outre ce plan de lutte contre la résistance aux antimicrobiens publié en 2015, une déclaration politique a été adoptée en septembre dernier par l’Assemblée générale des Nations Unies. Le but est de mettre à la disposition des pays membres un guide pour l’élaboration de politiques et d’outils adéquats afin de réaliser les objectifs fixés.

Prise de conscience collective sur les dangers de l’antibiorésistance

La résistance aux antibiotiques est déjà une réalité. En France, plus de 150 000 personnes sont victimes chaque année d’infections causées par des bactéries multirésistantes. D’ici 2050, les projections d’une étude britannique font état de 10 millions de décès par an dans le monde. De son côté, la Banque Mondiale estime que leur prolifération entrainerait une baisse de 3,8% du PIB mondial.

Le plan d’action global contre la résistance aux antibiotiques est ainsi attendu pour apporter des solutions concrètes visant à freiner la progression de ce phénomène. Celui-ci instaure un contrôle et une surveillance plus stricts de l’administration des antimicrobiens aux hommes et aux animaux. Des normes internationales ont été validées pour une utilisation responsable et prudente.

Lors de la semaine pour le bon usage des antimicrobiens, l’Organisation Mondiale de la Santé Animale a réaffirmé son soutien à ce plan de lutte. Les responsables en ont profité pour publier la stratégie contre l’antibiorésistance. Celle-ci est basée sur la sensibilisation, le renforcement de la surveillance, la bonne gouvernance et la mise en œuvre des normes.