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Girus, à la frontière des virus et des cellules

Rédigé par , le 11 April 2017 à 11h04

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Contrairement aux virus, les girus sont visibles au microscope optique.

Contrairement aux virus, les girus sont visibles au microscope optique.

Girus, terme provenant de la contraction de giant virus, signifie virus géants dont la taille est comparable à celle des microbes. Selon la conception classique, un virus est pourtant supposé très petit par rapport à une cellule. Les premiers du genre ont été découverts à partir de 2000. 

Plus nombreux, plus gros et plus diversifiés

Récente, l’histoire des girus a débuté avec l’identification en 2003 du Mimivirus par Didier Raoult et son équipe de scientifiques de l’unité de recherche sur les maladies infectieuses et tropicales émergentes. Considéré comme un microbe, ce virus géant a été découvert en 1992 dans un échantillon de flore microbienne prélevé dans le circuit d’eau chaude d’un hôpital en Angleterre.

Depuis, la liste des girus continue sans cesse de s’allonger avec la découverte de Mégavirus. En 2013 et en 2014, Jean-Michel Claverie, directeur du laboratoire information génomique et structurale, a successivement identifié les Pandoravirus et les Pithovirus. En 2015, une autre famille de virus géants, les Mollivirus, a été mise au jour dans le permafrost sibérien par des chercheurs franco-russes.

Outre leur taille proche du micromètre, les girus sont caractérisés par le nombre élevé de leurs gènes codants pour plus de 500 protéines. Leur patrimoine génétique est semblable à celui des microbes mais largement supérieur à celui des virus traditionnels. Par ailleurs, les virus géants sont présents dans des milieux très variés de la planète.

Risques de réapparition de girus pathogènes

Les découvertes de plusieurs familles de girus ces 15 dernières années sont inquiétantes pour certains chercheurs. Ils craignent la résurgence de maladies virales ayant disparu depuis des milliers d’années. Il suffit en effet d’une rencontre entre des particules virales encore infectieuses et un hôte sensible. Et les risques sont à prendre au sérieux en cas d’exploitations industrielles dans les régions arctiques. Selon Didier Raoult, quelques études ont déjà démontré la dangerosité de ces virus pour l’homme. Celles-ci ont mis en évidence la présence de Mimivirus chez des patients souffrant de pneumonies. Ainsi, il est fort possible que d’autres girus soient aussi pathogènes, même si les tests pratiqués en laboratoire ont jusqu’ici révélé le contraire.

L’autre danger de ces virus géants est que la majorité de leurs gènes ne correspond pas à ceux des virus traditionnels ou d’autres organismes cellulaires. Pour les Pithovirus et les Pandoravirus, respectivement 65% et plus de 90% de leurs gènes sont encore inconnus des scientifiques. Ces girus peuvent en outre être infectés par d’autres virus, les virophages. 

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La Rédaction

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