Les actifs plus sédentaires que les retraités

Depuis de nombreuses années, la sédentarité est devenue un véritable sujet de préoccupation. Le problème touche les enfants, les adolescents et les jeunes adultes. Désormais, les retraités sont beaucoup moins sédentaires que les actifs. Une telle situation n’est pas sans inquiéter les autorités sanitaires et les professionnels de santé. 

Une évolution du mode de vie dans les pays développés

A une époque pas si lointaine, l’idée que les séniors soient plus remuants que les jeunes était tout simplement impensable. Pourtant, une vaste étude récemment réalisée par une équipe de chercheurs de l’Université d’Edimbourg en Ecosse dresse ce triste constat. Pour aboutir à leur conclusion, ils ont étudié 14 300 personnes âgées de 16 ans et plus.

Les chercheurs ont analysé le temps passé par les participants en position assise ou allongée dans la journée. Ils ont passé au crible les nombres d’heures passés pour lire, regarder la télé, jouer au jeu vidéo, écouter de la musique ou travailler. Ces différentes activités ont pour point commun de ne nécessiter qu’un très faible niveau de dépense énergétique.

Les auteurs de l’étude ont notamment constaté que les actifs entre 25 et 65 ans sont beaucoup plus sédentaires que les retraités de 65 à 74 ans. De même, seuls les actifs de 16 à 24 ans sont moins sédentaires que les retraités de 75 ans et plus. Cependant, il est nécessaire de distinguer sédentarité et inactivité physique.

Un danger réel et sournois pour les jeunes générations

La sédentarité est un phénomène commun aux pays développés d’après le chef du service de médecine du sport au CHU de Clermont-Ferrand, le Pr Martine Duclos. Le poids du travail y est très important. En effet, un travailleur de 45 ans en France passe en moyenne 12 heures en station assise un jour ouvrable dont le tiers dans le cadre professionnel.

Rester assis durant de longues heures comporte pourtant des risques potentiels pour la santé. Selon François Carré, cardiologue au CHU de Rennes, plus un homme passe du temps assis, plus sa masse musculaire fond, plus il ressent le besoin et l’envie de s’asseoir. Cela favorise les mauvaises postures à l’origine de maux de dos et de douleurs aux poignets.

Par ailleurs, la sédentarité accroît significativement les risques de maladie cardiovasculaires. En station assise ou allongée, les vaisseaux sanguins se contractent beaucoup moins. Ce qui affecte la circulation sanguine et l’oxygénation des cellules. Chez les jeunes générations, les impacts de la sédentarité sont plus inquiétants comme les perturbations de la glycémie et du poids.