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La proposition de loi sur l’euthanasie, rejetée par le Parlement

Rédigé par , le 30 January 2015 à 11h12

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Euthanasie Fin de vie Loi Parlement

Après 8 jours de débat sans vote, les députés ont pris leur décision jeudi 29 janvier. La proposition de Véronique Massonneau à propos de la révision de la légalisation de la fin de vie, n’a pas été acceptée. Malgré cette sentence, les députés Alain Claeys (PS) et Jean Leonetti (UMP) proposeront une autre loi vers le mois de mars avec le soutien de François Hollande et de son gouvernement. 

Une déception

Véronique Massonneau souhaitait une loi pour « faire mourir » contrairement à la loi de « laisser mourir » de 2005, qui autorisait le fait d’arrêter l’hydratation et l’alimentation des patients. Cette loi lui paraît minime et surtout « inhumaine ». Son projet consiste à laisser le choix aux patients de la manière dont ils termineront leur vie : « S’ils veulent, à la fin de leur vie, une sédation pour mourir endormis, ou bien une euthanasie active, ou avoir recours au suicide assisté, je trouve normal qu’ils puissent choisir en toute connaissance de cause. C’est le droit élémentaire du patient, non ? » précise-t-elle. Pour le moment, seule la sédation est acceptée de manière unanime.

C’est avec déception et une grande émotion que Véronique Massonneau, députée d’Europe Ecologie les Verts a encaissé cet échec. Elle revendique le droit à la « liberté de choisir », pour elle, la question ne se dirige ni vers la gauche ni vers la droite, elle représente un libre-arbitre. Elle voit dans cet échec le reflet des « peurs distillées » et des « fantasmes » qu’entraîne la question de l’euthanasie. Selon elle, ce projet de loi n’a pas été appréhendé correctement, le Parlement fait face à « un débat sans vote » et à « un vote sans débat ». Selon elle, le gouvernement repousse le débat pas peur de provoquer d’autres polémiques : « Toutes les grandes lois sur des questions de société se sont construites dans l’affrontement et un débat clair, que ce soit celle autour de l’IVG ou plus récemment du mariage pour tous. Là, en refusant de trancher, on s’arrête à mi-chemin.»

Marisol Touraine, ministre de la santé se veut rassurante : «  Il ne s’agit en aucun cas de balayer d’un revers de la main vos propositions » lui a-t-elle affirmé. Selon elle, le projet qui sera proposé en mars par Alain Claeys et Jean Leonetti possède des points de concordance avec celui de Véronique Massonneau. Ce n’est pourtant pas l’avis de tout le monde, dont celui du député Vert François Rugy. La sédation « profonde et continue » (le fait de plonger le patient dans un coma irréversible entraînant la mort) que proposent les deux députés PS et UMP, apporterait des souffrances pouvant durer 8 jours. Il n’est pas question pour les patients de subir « une agonie douloureuse » dit-il.

Véronique Massonneau à l'Assemblée Nationale. Crédit : Christophe Petit TessonMAXPPP

 

L’euthanasie, pas totalement rejetée

La question que tout le monde se pose est la position du gouvernement : est-il oui ou non pour ou contre l’euthanasie ? Si Manuel Valls avait parlé en 2009 d’une « aide active à mourir », il est toujours resté discret sur la question.

Nombre des députés n’ont pas forcément voté contre l’euthanasie dans sa généralité mais plutôt contre certains points de cette loi. Comme le déclare Michel Liebgott « N’ayons pas crainte de raturer sans cesse la loi si elle concourt à plus d’humanité », il affirme être « convaincu de pouvoir encore évoluer demain » sur la question de la fin de vie. C’est un parti-pris dont Martine Pinville, secrétaire nationale du PS sur les questions de santé, se reconnaît : « La proposition de loi ne va-t-elle pas trop loin, ou en tout cas, pas trop vite ? ».

Le secret de la réussite de cette loi réside dans un large consensus, une loi où la plupart des députés se retrouveraient. Selon l’Association pour le Droit à Mourir dans la Dignité, si un jour la fin de vie venait à être autorisée, la France verrait « la consécration d’un nouveau droit, le droit de mourir dans la dignité ».

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L'auteur
Charlotte Canonne

Charlotte Canonne

Rédactrice

Bio

Passionnée de journalisme et de littérature Charlotte a rejoint le journal d'Allo-Médecins en janvier 2015.Voir plus

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